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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 21:47
Réunion sur la question de l’exclusivité de candidature des scénographes d’équipement en matière de réponse aux appels d’offre

24 octobre 2006  à  HLM rue de la Folie Méricourt à Paris

 

Présents : Gérard Frisque, Jean-Hugues Manoury, Thierry Guignard, Marcel Freydefont, Yannick Sylvestre, Josette Chassard, Jean-Louis Chassard, Guy-Claude François, Jean-Paul Chabert, Michel Day

 

Le tour de table fait rapidement apparaître au préalable une question centrale : qui est scénographe, quel est son statut, quelle est la définition de ses missions et quelle est sa relation avec les autres parties de la maîtrise d’œuvre.

A cet égard, la définition établie lors d’une réunion qui a eu lieu en 2005 a été rappelée :

« Le scénographe d’équipement est un concepteur, un maître d’œuvre, un conseil.

Auprès de l’architecte et de la Maîtrise d’Ouvrage, en relation avec les futurs utilisateurs, il assure la conception spatiale et l’équipement technique d’un lieu scénique, sur la base d’un programme établi ou dans le cadre d’un marché de définition. Son rôle ne peut se concevoir qu’en relation étroite avec la connaissance du spectacle, l’esthétique théâtrale et la représentation scénique.

Il participe à la conception du bâtiment et en contrôle les fonctionnalités. Il définit les bases du rapport scène-salle, les caractéristiques de la scène et de ses espaces de service, les caractéristiques de la salle (notamment : angles visuels, courbe de visibilité, plantation des sièges, gestion des unités de passage, des sorties de secours). Il définit les équipements scéniques dans la totalité de l’espace scène-salle  (machinerie, éclairage, sonorisation).

 

A ce titre, son apport à travers le projet est comme pour l’architecte une oeuvre de l’esprit et relève de la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

 

Sa mission peut comprendre tout ou partie des phases habituelles  d’un projet d’architecture (depuis les Etudes préliminaires, l’Avant-projet jusqu’à la Réception des ouvrages). Il peut exercer la fonction de mandataire. Il est muni des garanties professionnelles et juridiques, lui permettant de s’inscrire dans le processus d’accès à la commande publique qui est régie par le Code des Marchés Publics (art.55)

 

La mission du scénographe d’équipement peut être complétée par la fourniture d’études techniques proprement dites. Il prend alors le rôle d’un bureau d’études spécialisé en ingénierie scénique. »

 

De cette définition, il ressort clairement que pour l’UDS, le scénographe est « un concepteur, un maître d’œuvre, un conseil » et qu’il peut prendre par ailleurs « le rôle d’un bureau d’études spécialisé en ingénierie scénique. »

 

Ce sont deux missions distinctes … qui dans la pratique ne sont pas toujours distinguées.

 

Concernant la question de l’exclusivité, les opinions ont été les suivantes.

 

Jean-Paul Chabert n’est pas favorable à l’exclusivité dans les conditions actuelles de l’exercice de la profession de scénographe. Il ne voit pas pourquoi et comment répondre non à un architecte mandataire au nom du principe selon lequel le premier architecte qui ferait appel à tel scénographe serait de ce fait satisfait, et dès lors le scénographe ne pourrait plus répondre à une deuxième sollicitation. Cela peut être source de désagréments. Il y a cependant des cas d’espèce qui pourraient faire exception.

 

Thierry Guignard refuse depuis le début l’exclusivité, sauf cas exceptionnel, comme ce qui passé pour l’appel d’offre pour le TNP. Sa position est dictée par le réalisme en considérant le rapport entre l’offre et la demande. Il n’y a pas suffisamment de scénographe pour permettre de ne répondre qu’à un architecte. Il n’est donc pas raisonnable de limiter un scénographe à une équipe. Certes, cet état des choses n’est pas satisfaisant. Cependant, la situation peut évoluer : le code européen stipulerait qu’une candidature doit être unique.

 

Yannick Sylvestre estime nécessaire de clarifier la profession, sa définition, son exercice.

 

Jean-Hugues Manoury est contre l’exigence d’exclusivité dans les conditions actuelles de l’exercice de la profession de scénographe. Il souscrit à la définition proposée par l’UDS. Le problème est qu’elle n’est pas connue et reconnue de la part de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre. Par ailleurs, les conditions ne sont pas réunies pour que l’exigence unilatérale de l’exclusivité des candidatures de scénographe soit applicable : certains qui disent pratiquer l’exclusivité sont parfois amenés à déroger à cette règle.

 

S’il pourrait être d’accord sur le principe de l’exclusivité, ce serait dans le cadre d’une autre situation d’exercice, d’un autre partage des tâches...et des rémunérations au sein de la maîtrise d’œuvre.

 

Il souhaite qu’une institution, qu’un organisme exprime une position sur ce sujet pour expliquer les raisons qui fondent raisonnablement  le refus actuel de l’exclusivité. Il est souhaitable que se définisse une position collective et que cela ne soit pas renvoyé à telle ou telle position individuelle.

 

Michel Day considère indispensable de s’adresser en premier lieu aux architectes mandataires, et donc de prendre contact avec l’Ordre des architectes et avec les syndicats d’architectes.

 

Gérard Frisque pense qu’il vaut mieux s’adresser d’abord à la maîtrise d’ouvrage.

 

Jean-Paul Chabert voit un autre interlocuteur : la MIQCP, mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques . Née d’une volonté politique forte, la MIQCP a été créée par décret le 20 octobre 1977. Placée auprès du ministre chargé de l’architecture, sa vocation est de promouvoir la qualité architecturale dans le domaine des constructions publiques. Qu’il s’agisse d’ouvrages neufs ou à réhabiliter, ce domaine englobe les bâtiments, les infrastructures, les espaces publics, qui sont sous la responsabilité de l’Etat ou des collectivités territoriales. Cet organisme a donc compétence pour prendre position sur des questions qui mettent en jeu la qualité de conception et de réalisation des salles de spectacle.

 

Josette Chassard et Jean-Louis Chassard estiment qu’il serait efficace de s’adresser aux architectes pour que ceux-ci interpellent les politiques et la maîtrise d’ouvrage. Il serait bien d’écrire tout à la fois à l’Ordre des architectes, aux syndicats des architectes, à la MIQCP, à la DAPA, à la  DMDTS, aux DRAC, aux Régions, ainsi qu’à la presse spécialisée, le Moniteur, AS.

 

Par ailleurs, ils reviennent sur la nécessité de mieux faire connaître la profession, de mieux la définir. Il y a beaucoup d’opérations de moyenne importance qui se font sans scénographe. Il ne faut pas se limiter .

 

Gérard Frisque conçoit le bien fondé des scénographes qui refusent de  s’engager dans une exclusivité vis à vis d’un architecte qui leur en fait la demande. Ceci découle d’un appel à candidature de marché public où l’architecte est mandataire ce qui est généralement le cas. Mais il faut être conscient que c’est la maîtrise d’ouvrage donc les maires et responsables de collectivités qui rédigent l’offre et qu’en cette matière ils sont souverains. Ils choisissent le mode d’accès au marché et en définissent les règles de composition de l’équipe de conception.

Sur ce plan il pense que l’UDS et les scénographes peuvent agir en amont au niveau de la rédaction du programme, ce qui pourrait contribuer à mieux définir le rôle et la fonction du scénographe au stade de la définition du besoin nécessitant la présence de cette compétence dans une opération de conception architecturale. D’où, à son sens, la nécessité d’une démarche auprès de ceux qui font de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, comme les programmistes.

Il y a aussi la nécessité d’explorer les autres  voies proposées.

Il revient sur cette question centrale de la définition de la profession. Il s’agit effectivement de clarifier la fonction de scénographe, en proposant une définition de son domaine de compétence et en précisant sa fonction au sein d’une équipe de conception architecturale. Ceci a pour  conséquence immédiate qu’il faudra clarifier son statut professionnel par rapport aux autres intervenants : architecte –acousticien –BET –paysagiste etc.

Il s’agit donc de revenir sur la définition déjà élaborée par l’UDS, de l’approfondir, de la préciser et de mettre au point un texte détaillé précisant la qualité, la compétence et les missions du scénographe d’équipement.

Pourquoi pas élaborer une charte des scénographes entre l’UDS et  l’Ordre des architectes ? Mais est ce que cela résoudrait la question vis à vis des décideurs c’est à dire les maîtres d’ouvrage ?

Dans l’immédiat il est urgent de diffuser l’info sur le métier de scénographe auprès des organes professionnels en particulier le Moniteur des T.P., la gazette de Maires et l’organisme de tutelle comme la DMDTS.

Personnellement, il a beaucoup réfléchi à cette question non pas à partir de l’exclusivité, imposée ou non par le libellé des appels à candidature, mais plutôt en fondant sa réflexion sur le rôle qu’il souhaite avoir dans une équipe de conception. Ceci l’a amené rechercher à être présent le plus en amont possible dans le processus de conception au sein des équipes (donc à être parfois mandataire) et souvent à faire le choix de travailler dans une seule équipe même quand il n’y a pas d’exigence d’exclusivité. Aussi il pense que le scénographe qui est largement impliqué dans un processus de conception architecturale est redevable à cette équipe et qu’il peut difficilement être associé à plusieurs équipes sauf de se définir seulement comme un prescripteur d’équipements scénographiques. C’est une question de fond qui mérite une large réflexion au sein de cette chère profession qui a beaucoup de difficulté à se définir clairement . Il pense donc que le premier objectif doit être de mettre au point le texte sur la définition du scénographe d’équipement sur la base du texte fondateur de l’UDS .

 

En conclusion , l’UDS doit :

 

-          Exprimer une position commune de refus de l’exclusivité dans les conditions actuelles d’appel d’offre

-          Faire connaître cette position à l’Ordre des architectes, aux syndicats des architectes, à la DAPA, à la DMDTS, à la MIQCP, aux présidents de région et de département, à la fédération des maires de France, ainsi qu’à la presse spécialisée

-          Diffuser en même temps la définition de la profession de scénographe telle qu’elle est mentionnée dans le présent compte-rendu.

-          Approfondir cette définition.

-          Demander aux tutelles ayant compétence en matière d’application de la loi MOP une discussion concernant les missions et les rémunérations du scénographe

 

Transcription des discussions par Marcel Freydefont et Gérard Frisque.

 


 

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