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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 22:45
Une thèse de doctorat a été soutenue en 2007 à la Sorbonne, consacrée par Anaïs Dupuy-Olivier à "Jacques Le Marquet, scénographe aux multiples talents (1953-1990)"

Né le 8 mai 1927, Jacques Le Marquet a passé sa jeunesse en Normandie qu’il quitte après la seconde guerre mondiale pour s’installer à Paris. Après avoir arrêté l’école à quatorze ans, il reçoit une formation artistique de base en dessin et pastel auprès d’un dessinateur, Pierre Natier, et s’initie en autodidacte à la peinture et la sculpture. Une fois à Paris, sans aucune préparation spécifique, il tente le concours des Beaux-arts, section sculpture dont il est éliminé pour avoir coloré le fond d’un dessin. Sans métier fixe, il s’engage comme assistant technique dans des théâtres parisiens.

C’est ainsi qu’il entre en 1952 au TNP dirigé à l’époque par Jean Vilar. Ce théâtre, né de la décentralisation théâtrale après la seconde guerre mondiale et installé sur la colline de Chaillot, constitue le fer de lance de l’avant-garde théâtrale de l’après-guerre, mais son action novatrice n’a qu’un temps. Déjà sous la direction de Jean Vilar, il s’essouffle quelque peu et ses idéaux de culture accessible à tous sont remis en cause après 1968. Jacques Le Marquet y reste cependant jusqu’en 1972, date du départ de Georges Wilson qui a succédé à Jean Vilar à la tête de l’établissement.

Le TNP a pour particularité de posséder au sein du Palais de Chaillot plusieurs régies techniques (construction de décor, éclairage, son et costume) qui lui permettent d’être autonome pour réaliser ses spectacles. C’est au sein d’une de ces régies, la régie construction, que Jacques Le Marquet est engagé comme « petit régisseur » et qu’il fait ses apprentissages en matière de décor.

En 1954, après le départ du chef de la régie construction, Camille Demangeat, Jacques Le Marquet est nommé à la tête de ce service. Entouré de constructeurs adjoints et de machinistes, il veille à la réalisation des décors conçus pour les spectacles montés au TNP et aux modifications à y apporter en cas de tournées. Il sert ainsi d’intermédiaire entre les décorateurs employés par le TNP et les ateliers de construction : après avoir reçu commande d’un décor et en avoir discuté avec le décorateur et le metteur en scène, il répartit le travail entre les différentes équipes – ateliers de construction, de peinture, d’accessoires et de tapisserie – et contrôle chaque étape du processus de réalisation d’un décor en participant souvent très concrètement à la construction d’un décor ou d’une scène. C’est aussi pendant cette période qu’il élabore grâce au TNP et aux personnes qu’il y rencontre ses premières scénographies, après avoir pris goût à la conception de décors et de costumes dans son travail de régisseur.

À la différence de ses contemporains, Jacques Le Marquet réalise un ensemble limité de scénographies (85) exclusivement consacré à l’écriture théâtrale : le répertoire lyrique et chorégraphique est pratiquement absent de sa production, mis à part quatre scénographies. Cette œuvre a aussi pour particularité d’avoir été réalisée pour un nombre limité de metteurs en scène (quinze) dont trois avec lesquels il a eu une collaboration privilégiée – Georges Wilson (dix-sept scénographies de 1959 à 1971), Claude Régy (quatorze scénographies de 1965 à 1977) et Jean-Paul Roussillon (seize scénographies de 1970 à 1990). Enfin, dernière particularité de ce parcours professionnel : il s’est déroulé presque exclusivement à Paris, mis à part les tournées avec le TNP dans les années 1960.

Il enseigne de 1969 à 1992 aux Arts Déco une conception globale et autonome de la scénographie. Il travaille de 1977 à 1996 avec l'architecte Jean Nouvel.

http://theses.enc.sorbonne.fr/document1080.html

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