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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 13:45

Annoncée par le Président de la République il y a trois semaines à Nîmes, où il présentait ses vœux au monde de la culture, la décision de créer un Conseil pour la création artistique est entrée dans les faits. Le décret a été promulgué (voir ci-dessous sur ce Blog), précisant les contours de ce Conseil qui a été installé lundi 2 février au Palais de l’Elysée et dont la liste des douze membres a été communiquée. La ministre de la culture Christine Albanel a assisté à l’installation de ce Conseil dont elle est la vice-présidente, et dont le président est  le Président de la République. Marin Karmiz en est le délégué général.

 

En installant le Conseil devant 300 personnalités du monde de la culture - et ne le présidant -, le Président de la République a voulu affirmer son entière confiance dans «  la capacité de l'Etat à impulser un changement de culture, pour apprendre à mieux soutenir le processus de création », et son engagement ferme en faveur de la culture et la création artistique, se plaçant à cet égard dans la longue filiation historique de la France de Charles V à De Gaulle, qu’il entend perpétuer avec vigueur, tout en donnant « un coup de pied dans la fourmilière » et en changeant « le ronronnement des habitudes », prises au fil des décennies . Il a fixé comme cap « l’élitisme pour tous », prônant une politique de l’excellence, du choix et du renouvellement. Le Conseil – qui n’a pas pour fonction d’attribuer des subventions – constitue à cet égard « un laboratoire d'idées » comme l’ont défini Christine Albanel et Marin Karmitz.

Ce volontarisme politique conduit le Président à déclarer que « la réponse de la France à  la crise mondiale sera culturelle. » Le Président fixe ainsi au Conseil  la mission d’être un élément moteur pour un « changement de culture », afin de « vaincre la pensée unique, le sectarisme, les sectes qui voudraient vous inscrire tous dans des petits milieux alors que la culture doit rayonner pour tous ». Le Président souhaite également « réinventer le principe des maisons de la culture », nées dans les années 60, pour les adapter au XXIème siècle.

Le Conseil pour la création artistique a pour délégué général le producteur Marin Karmitz, producteur de cinéma, et comporte actuellement (en comptant ce dernier) douze membres représentant les différents secteurs de la culture : Dominique Hervieu, directrice du Théâtre national de Chaillot, Jacques Blanc, directeur du Quartz (Scène nationale de Brest), Laurent Bayle, directeur général de la Cité de la Musique, Vincent Frèrebeau, fondateur du label indépendant "Tôt ou tard", Emmanuel Hoog, pdg de l'Institut national de l'audiovisuel, Laurent Le Bon, directeur du projet Centre Pompidou-Metz, Henri Atlan, directeur du centre de recherche en biologie humaine à l'hôpital universitaire Hadassah de Jérusalem, Hervé Chabalier, PDG de l'agence Capa, Emmanuel Ethis, professeur en sciences de l'information et de la communication, Olivier Meyer, directeur du Théâtre de l'Ouest parisien et, enfin, Jean Vinet, directeur du Centre des arts du cirque de Basse- Normandie.

La création de ce Conseil génère beaucoup d’interrogations et de perplexité. Pascal Rogard (SACD) ironise dans une note du 14 janvier intitulée La saison des soldes  sur la nouvelle fonction de Marin Karmitz qui a soutenu la réforme audiovisuelle après l’avoir vertement critiquée : « On connait maintenant le prix de l’envers de la veste du producteur Marin Karmitz, la présidence du conseil de la création artistique.»

Une des questions posées est le rapport entre ce Conseil et le Ministère. Le Conseil pour la création artistique « n'est pas l'ennemi du ministère de la Culture », a assuré Marin Karmitz. Il se donne pour objectif de définir d’ici deux mois quatre ou cinq grands chantiers. Ce serait donc deux initiatives complémentaires, Karmitz ayant toutefois déclaré sur France Culture que la question de la suppression de ce Ministère devait aussi être débattue.
Sarkozy ne cesse de troubler les situations. Ceci en est un nouvel exemple.

 

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