Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rechercher

18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 09:56

I’m so furious…

Billet d’humeur de Raymond Sarti

Président de l’UDS, 18 juin 2011

Quadriennale de Prague

 

I’m so furious… Puisque l’anglais est devenu la langue officielle de la PQ !

Et c’est bien ainsi…mais je ne peux m’empêcher d’avoir un brin de tristesse en ce mois de Juin 2011. Je m’explique : je suis à Prague pour l’adhésion officielle de l’UDS et de REDITEC à l’OISTAT, où j’ai donné un discours en anglais devant un large auditoire venu des quatre coins du monde.


A deux heures de la France, une fois de plus, je mesure combien notre pays, nos activités, nos visions devraient être plus amplement partagées, plus grandement dans ce monde en mouvement, dans ce formidable échange culturel.

La question est simple, pourquoi, une fois de plus, et ceci depuis quatre éditions de la Quadriennale de Prague, la France n’est-elle pas représentée ?


On le sait, on se tait, c’est ainsi… Fausse naïveté.


Mais ceci n’empêche pas la question, pourquoi tant d’absence culturelle française sur le plan international, il pourrait être urgent que nous nous désenclavions, que nous nous ouvrions à nouveau au monde.

Si nous ne le faisons pas, le monde tournera sans nous, sans nos diversités culturelles,

sans nos visions singulières et collectives, nous serons absents du débat.

Car le débat culturel, artistique est lancé, et aujourd’hui il est planétaire, international de fait, y compris sur le champ de la scénographie.

Alors que faire ? Quand pas après pas, je rencontre ces acteurs culturels dans les rues de Prague, scénographes, designers, performers venus du Brésil, des Etats Unis, du Canada, du Japon, de Finlande, du Japon, d’Egypte, et autres...


Me demandant : mais que fait la France ?

Pourquoi une nouvelle absence française en 2011? Tant dans l’architecture théâtrale, où le savoir est immense, pour ne rien dire de la scénographie d’équipement, que dans les arts de la scène, la scénographie d’exposition, et pour ne rien dire enfin des écoles, de la formation,  pourquoi encore une fois cette absence dans l’édition de la PQ 2011 ?

Silences embarrassés. Pourtant, et normalement, le Nigéria, la Belgique, l’Egypte, Taipei…etc sont là, innovants, partageant !


Alors durant ces jours, nous n’avons cessé de me dire la joie de voir le retour de l’UDS et de REDITEC sur la scène internationale via l’OISTAT, à travers nos organisations, on apprécie notre présence, notre culture, et ses savoir faire, ses savoir être !


Nous pourrions encore nous poser la question, de pourquoi tant d’absences, quand nous voyons l’engouement des jeunes générations pour cette discipline que représente la scénographie, n’est elle pas symptomatique d’une attente ? D’un équilibre parfait entre la liberté d’expression artistique qu’elle offre, et une forme de discipline, un savoir être !

Car la scénographie est à un croisement savant des arts, des cultures, tant souhaité et porteur d’espoir.


Alors certes le siècle des Lumières est bien loin, où notre rayonnement culturel s’étendait

au-delà des frontières, mais n’y a t-il pas un autre siècle à ouvrir, à nommer ?

Il n’y a rien à regretter, mais il faut avancer.

Nous pourrions nous demander encore une fois, pourquoi ne parle-t-on plus le français ?

La question a été posée en public, ce jour. Paradoxe : cette question a été posée par nos contemporains étrangers !

Même si la remarque est datée et plus d’actualités, elle a le mérite d’être symptomatique et symbolique d’une absence remarquée…

Alors que la Quadriennale de Prague historiquement fût fondée entre autres par des scénographes français comme André Acquart et le soutien actif du metteur en scène français Jean Darcante, alors secrétaire général de l’Institut international du théâtre.

La question reste ouverte, Pourquoi ? Il faudra bien y répondre un temps, car généralement après la Langue, c’est la Culture, les cultures qui disparaissent… Nous le savons tous.


Pour ne pas terminer ce billet « en direct » de Prague, sur une note triste.


Une anecdote pour clore.

 

J’ai rencontré un scénographe et enseignant au Caire, qui me confiait, que juste avant son départ pour Prague, le nouveau Ministre de la Culture Egyptien, lui avait téléphoné personnellement, sachant son déplacement (alors qu’il n’entretient aucun lien personnel) et son inscription au sein de l’OISTAT, afin qu’il le tienne au courant de ce qui se passait à la Quadriennale de Prague ! Cela laisse songeur.

Eh oui, aujourd’hui aussi le monde Arabe, l’Afrique, l’Egypte veulent participer au débat culturel planétaire, y prête un intérêt, quelle bouffée de fraicheur, loin de tout quant à soi institutionnel. Il y a donc de l’espoir, de nouvelles perspectives.


Cher(e)s collègues, continuons de les inventer ensemble.

Bel été à vous.

 

Raymond Sarti

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires