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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 13:30

Le ministère de la Culture et de la Communication a annoncé jeudi 1er octobre en matinée dans les salons de la rue de Valois un budget en forte progression : de fait son budget reçoit +5,3% de moyens d’action supplémentaires par rapport à 2009, soit 433 M€. C’est le secteur du patrimoine qui bénéficie de cette hausse, avec une progression de son budget particulièrement importante de 119 millions d'euros (+10,5%) par rapport au projet de loi de finances 2009, à 1,25 milliard d'euros. L’effort est mis sur l'entretien et la restauration du patrimoine historique, avec 100 millions d'euros de plus qu'en 2009, conformément à la promesse du Président de la République faite à Nîmes en janvier dernier d'accorder ce montant supplémentaire au patrimoine, chaque année jusqu'en 2012. C’est une longue tradition de ce ministère quand la droite a en charge le gouvernement de voir le patrimoine privilégié par rapport à la création. La création (programme 131) ne bénéficie en effet que de +0,4% d’augmentation. Elle est donc le parent pauvre de la culture et la perdante de ce budget. De plus, l’augmentation réelle en faveur de la création n’est que de +0,2% hors personnel. Avec une inflation à 1,2%, cela revient donc dans les faits à une régression sensible de la dotation.

De plus, ces budgets annoncés ne seront pas les budgets effectifs, en tout cas pour la création, car l’on sait qu’ils sont touchés par des gels budgétaires autour de 5%.... Le Président de la République avait promis qu’il n’y aurait pas de gel pour les crédits consacrés à la création en 2010 et en 2011. Le Ministre a annoncé que les crédits pour le patrimoine seraient exempts de tout gel, mais que les autres secteurs seront concernés par le gel. Donc le spectacle vivant connaîtra encore en 2010 un gel budgétaire.  Le Ministre affirme haut et fort en même temps  qu’il se battra maintenant pour en obtenir la levée…Il eut mieux valu se battre avant...

L’enseignement supérieur culture (+2,1% de progression des crédits ) n'est pas mieux loti. La Transmission des savoirs et démocratisation de la culture (soit l’éducation artistique et  l’accès à la culture, programme 224), non plus, malgré les apparences (+4,1% d’augmentation) et  les déclarations du Ministre. En fait il y a là deux lignes distinctes :

-          pour l’éducation artistique et culturelle 33,6 millions sont en effet alloués en 2010 contre 32,7 millions en 2009.

-          pour l’accès à la culture ce sont 49,7 millions qui figurent au budget en 2010 contre 54,3 millions en 2009, la différence proviendrait de la fin des travaux et donc des crédits d’investissements pour la Cité nationale de l’histoire et de l’immigration. Reste alors une simple reconduction et non pas une progression comme semble le suggérer l’amalgame avec le budget « éducation artistique et culturelle ».

Les DRAC devraient obtenir quant à elles 73 millions d’euros de crédits supplémentaires, investissement et fonctionnement confondus, mais essentiellement fléchés sur le patrimoine et les monuments historiques, pour engager les travaux et réfections prévues par le plan de relance pour l’investissement. Le Ministre a annoncé dans son discours un doublement du budget consacré au plan Espoir Banlieues (2 millions au lieu de 1 million) et 1,3 million qui pourrait être consacré par les DRAC à « l’accueil des jeunes dans les lieux de culture».

Frédéric Mitterrand a par ailleurs  indiqué que son ministère et celui de l’Education nationale travaillaient avec le Conseil pour la création artistique présidé par Marin Karmitz. Il a annoncé, sans plus de précision, que deux projets avaient été retenus et seraient mis en œuvre par le ministère de la Culture. Des crédits pour financer les projets Karmitz vont être annoncés par ailleurs. Ils s’élèveraient autour de 10 millions d’euro. Soit ils seront ajoutés au budget de la mission Culture avant d’être engagés immédiatement au profit de ce Conseil; soit ils seront pris sur le programme 224. En ce cas, si ces crédits viennent s’ajouter au budget de la mission Culture, la question doit être posée de savoir pourquoi ne sont-ils pas affectés directement  au Ministère afin qu’il puisse répondre aux demandes des créateurs ? D’autant qu’il avait été assuré que le Conseil pour la création artistique ne développerait pas de projet concrètement, impliquant de disposer d’un budget, mais s’en tiendrait à des simples préconisations.

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