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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 07:16

La Commission permanente sur l’emploi a été créée en 1993, en même temps que le Conseil national des professions du spectacle/CNPS (Décret du 29 mars 1993), dans le but de produire une connaissance objective et partagée sur l’emploi dans le spectacle, pour le secteur audiovisuel et le spectacle vivant. Elle est composée de représentants des organisations professionnelles, des organismes sociaux et de l’administration.

 

Après quelques années sans se réunir, la Commission permanente sur l’emploi a été relancée en septembre 2003, dans le contexte de la crise ouverte par la réforme du dispositif spécifique d’assurance-chômage des intermittents du spectacle,

 

La Commission a alors été officiellement réinstallée par le ministre de la Culture à l’automne 2003. Sa mission est d’approfondir la connaissance des chiffres de l’emploi en actualisant l’ensemble des données statistiques disponibles, en expertisant de nouvelles sources, en s’interrogeant sur les divergences d’une source à l’autre et en proposant les améliorations nécessaires dans la mise en place d’un système d’information cohérent et pérenne.

 

Au terme d’une première année de travail (septembre 2003-juin 2004),  ce système de connaissance des chiffres de l’emploi dans le spectacle vivant a été effectivement mis en place, fondé sur une dizaine de sources statistiques générales et professionnelles.

 

Six sources statistiques sont les sources principales :

 

INSEE (Enquête Emploi ; Recensement de la population ; DADS),

ACOSS, Caisse des congés spectacles

UNEDIC

AUDIENS

ANPE

AFDAS

 

Chaque source statistique a été sollicitée pour ses apports spécifiques et originaux à la connaissance des emplois du secteur.

 

Simultanément, il a été mis en œuvre  des outils permettant d’améliorer la cohérence de ce dispositif. Il s’est agi d’effacer certaines des divergences inévitables d’une source à une autre.

 

La Commission a ainsi fortement incité les organismes sociaux du spectacle à travailler à l’implémentation, dans leurs propres nomenclatures d’emplois et d’activités, des deux nomenclatures harmonisées récemment mises au point à l’initiative de la CPNEF-SV (cela souligne au passage l’importance de la question des appellations, des nomenclatures de métiers et d’emploi, et l’importance du rôle de la CPNE-SV/Commission nationale emploi formation pour le spectacle vivant , questions dont il est question par ailleurs sur ce Blog et auxquelles on renverra le visiteur) :

 

Dans le même objectif d’amélioration, la Commission suit de très près l’avancement de l’opération de croisement des fichiers sociaux (voir Décret du 6 décembre 2004) dans la perspective de produire des éléments cohérents de connaissance statistique anonyme sur la base de ce rapprochement.

 

L’un des objectifs prioritaires de la Commission permanente du CNPS est d’actualiser le dispositif de connaissance mis en place afin de pouvoir disposer, chaque année, des données les plus récentes disponibles, tout en gardant à l’esprit les perspectives d’amélioration de ce dispositif (harmonisation des données produites, expertise d’éventuelles nouvelles sources,…).

 

Cet objectif de base s’est d’ailleurs trouvé conforté, dès la fin de l’année 2004, par la demande expresse du ministre de la Culture de voir désormais produit et publié, chaque année, un rapport présentant l’état le plus actualisé possible des données statistiques sur l’emploi dans le spectacle (séance plénière du CNPS du 17 décembre 2004).

 

En complément des éléments de connaissance statistique qui en constituent le socle, le travail de la Commission s’est porté également sur certains sujets désignés collectivement comme des thèmes d’approfondissement nécessaires.

 

Trois d’entre eux répondent au souci commun d’améliorer la connaissance de l’emploi :

 

• la prospection de nouvelles sources statistiques, certaines propres au spectacle (Guichet unique du spectacle occasionnel/GUSO ; fichier des licences d’entrepreneurs de spectacles), d’autres générales à l’ensemble de l’économie mais susceptibles d’éclairer certains aspects du marché du travail dans le spectacle (fichier Sirene et enquêtes Sine de l’INSEE, pour une meilleure connaissance des entreprises de spectacle) ;

 

 l’exploitation plus approfondie et problématisée de sources déjà mobilisées (exploitation spécifique de l’ANPE sur les métiers du spectacle), menée à l’initiative d’organismes producteurs membres de la Commission, désireux d’accorder désormais une importance particulière au champ du spectacle dans leurs propres travaux d’exploitation statistique.

 

  la connaissance régionale de l’emploi dans le spectacle, prolongeant une préoccupation affichée par la Commission dès sa première année de fonctionnement et concrétisée, l’année suivante, par l’association de représentants de Drac aux travaux de la Commission et par la mise à disposition de données statistiques régionales, assorties de préconisations méthodologiques.

 

Il s’agit ainsi d’alimenter régulièrement, au moyen de données statistiques de référence, l’ensemble des directions régionales du ministère (DRAC) et plus largement, les différents acteurs régionaux, fortement mobilisés dans le cadre des Commissions régionales des professions du spectacle (COREPS).

 

1-    L’INSEE

 

Le système d’information statistique sur l’emploi dans le spectacle

Enquête Emploi (Insee) chiffres 2004

Champ : Ensemble des actifs exerçant une profession de l’audiovisuel et du spectacle

vivant (salariés et non-salariés)

 

Professions du spectacle 134 000 (salariés et nons-salariés)

 

Artistes des spectacles 45 000

Artistes de la musique et du chant 30 000

Artistes dramatiques 10 000

Artistes de la danse, du cirque et des spectacles divers 5 000

 

Cadres, techniciens et ouvriers des spectacles 89 000

Directeurs, responsables de programmation et de production de l’audiovisuel et du spectacle vivant 17 000

Cadres artistiques et technico-artistiques de la réalisation de l’audiovisuel et des spectacles 18 000*

Assistants techniques de la réalisation des spectacles vivants et audiovisuels (salariés ou indépendants) 33 000

Ouvriers et techniciens des spectacles vivants et audiovisuels 11 000

Indépendants gestionnaires de spectacles ou de service récréatifs 10 000

 

*Les scénographes sont normalement classés dans cette sous-catégorie

 

Selon les résultats de l’Enquête Emploi de l’Insee, environ 134 000 actifs exercent une profession de l’audiovisuel ou du spectacle vivant en 2004. Parmi les 134 000 actifs exerçant une profession du spectacle recensés par cette enquête, on note :

 

-          une majorité d’hommes (68 % contre 54 % pour l’ensemble des actifs occupés)

-          une surreprésentation des moins de 40 ans (55 % contre 47 % pour l’ensemble des actifs occupés)

-          une part importante de personnes titulaires d’un diplôme supérieur ou égal à bac + 2 (43 % contre 27 % pour l’ensemble des actifs occupés).

 

Parmi les salariés, le poids des actifs ayant un CDD est beaucoup plus important dans le spectacle (52 %) que pour l’ensemble des professions (13 %).

 

2 - CAISSE DES CONGES SPECTACLES

Champ : Ensemble des salariés intermittents ayant déclaré au moins un contrat à la Caisse des congés spectacles au cours de l’année

 

Les données de la Caisse des congés spectacles permettent de suivre sur une longue période (ici 1987-2003) :

 

-          le nombre de salariés intermittents,

-          le nombre de contrats dont ils ont bénéficié,

-          le nombre total de jours travaillés ainsi que les rémunérations attachées à ces contrats

 

Les données relatives au volume de travail et aux rémunérations concernent ici les seuls contrats déclarés à la Caisse des congés spectacles. Ne sont donc pas prises en compte les données concernant d’éventuelles activités complémentaires (emploi permanent dans ou hors spectacle, activités d’enseignement…) et d’éventuels autres revenus (salaires, indemnités chômage…).

 

Le marché du travail intermittent de 1987 à 2003

De 1987 à 2003, le nombre d’intermittents a augmenté de 215%. Les effectifs intermittents sont passés de

 

39 649 intermittents en 1987

93 533 intermittents en 1997

124 796 intermittents en 2003

 

Il y a donc eu environ 125 000 intermittents en 2003, ayant eu au moins un contrat (même s’ils ne sont pas indemnisés par l’Unédic).

 

Le marché de l’emploi intermittent s’est beaucoup développé durant la période 1987-2003. La particularité de cette croissance reste pourtant l’amplification des déséquilibres observés, aisément mesurable par la simple mise en perspective des différents indicateurs disponibles : si la masse salariale et le volume d’emploi présentent une évolution « en phase » (tous deux doublent sur la période étudiée), les effectifs des artistes et intermittents techniques présents sur le marché, et surtout, le nombre de contrats dont ils bénéficient connaissent une évolution accélérée.

 

En 15 ans, le nombre d’artistes et d’intermittents techniques est multiplié par 4 et le nombre de contrats est multiplié par 8.

 

Source :

 Emploi et spectacle

Synthèse des travaux de la Commission permanente sur l’emploi du Conseil national des professions du spectacle (CNPS) 2005-2006

 No 47 – Octobre 2006

 

Responsable des études « Emploi » au sein du Département des études, de la prospective

et des statistiques (DEPS) : Frédérique PATUREAU, assistée d’Éric CLERON

Responsable des publications : Jacqueline BOUCHERAT

Directeur de la publication : Philippe CHANTEPIE, chef du Département des études,

de la prospective et des statistiques (DEPS)

© Ministère de la culture et de la communication, Délégation au développement et aux affaires

internationales (DDAI). Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS),

Paris, 2006.

Ce document est téléchargeable sur le site :

http://www.culture.gouv.fr/dep/telechrg/noec47.pdf

 

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