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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 09:20

Dernière réalisation de Jean Nouvel (avec Brigitte Métra & Associés, Michel Cova & Ducks  Scéno pour la scénographie), le Théâtre de l’Archipel à Perpignan qui sera inauguré le 10 octobre prochain est une énième version contemporaine de cette filière architecturale fertile qui marque la fabrique de la ville occidentale depuis le XVIIIe siècle : le Grand Théâtre. Se définissant comme un théâtre de création multilingue à vocation euro-régionale, le Théâtre aimerait obtenir le statut de CDN. La Scène Catalane Transfrontalière (SCT , ECT en catalan) pour laquelle ce projet est construit, est un projet européen qui unit les villes de Perpignan et Salt (Girona) depuis janvier 2009.


L’édifice se situe près du centre-ville, à la porte Nord de la ville, en lieu et place de l’ancienne gare routière en bordure de la Têt, proche de la nouvelle gare TGV qui mettra Barcelone à 45’ de Perpignan en 2012.  La Gare a été inaugurée début 2011. Elle est attenante au centre commercial El Centre del Món. Pour Jean Nouvel, « L’idée maîtresse du théâtre repose sur la fragmentation des volumes. Une collection de bâtiments qui façonne des contrastes et des harmonies et crée de l’ombre dans les espaces intersticiels. Nous allons également beaucoup jouer avec les matériaux, le verre de la verrière, mais aussi avec les couleurs comme le grenat pour transcender la lumière ».  Cette idée de la fragmentation  est très fortement exprimée par la quasi autonomie de six volumes tranchés (la cage de la de scène, la grande salle, les espaces de service, la petite salle transformable, etc.) qui ont chacun leur propre vocabulaire architectural. Le Grand Théâtre s’appellera le Grenat du nom de la pierre fétiche de Perpignan.  

Comédien et metteur-en-scène, Domènech Reixach en sera le directeur général. Il a dirigé le Centre dramatique de la Generalitat de Catalunya, avant de prendre la direction du Teatre nacional de Catalunya, à Barcelone. L’équipe dirigeante mise en place comprend Domènech Reixach, Stéphane Berger, directeur-adjoint, Maurice Lidou, jusqu’alors directeur artistique du Médiator, scène de musiques actuelles, rattaché à l’Archipel (comme l’ancien Théâtre municipal) devenant conseiller pour les Musiques actuelles, le compositeur et chef d’orchestre Daniel Tosi, conseiller  pour les Musiques classiques.  Les trois structures perpignanaises de spectacle vivant – Théâtre municipal, Campler (Centre Art Musique Perpignan Languedoc Roussillon dédié à la musique classique et contemporaine) et le Mediator – sont désormais regroupées au sein du Théâtre de l’Archipel…

Concours remporté en 2005 par Ateliers Jean Nouvel avec Metra & associés

Brigitte Métra a été architecte partenaire chef de projet aux Ateliers Jean Nouvel de 1987 à 2004, notamment pour le centre de Culture et de Congrès de Lucerne (1992-2000)

Théâtre 500-1100 places (600 /1200 places)

Salle de création 400 places

Salle de répétition, loges, administration

Maître d'ouvrage : Ville de Perpignan

Maître d'oeuvre : Ateliers Jean Nouvel et Métra & Associés

Scénographe : Michel Cova, Ducks Scéno, France

Acousticien :   Eckhard Kahle, chef de projet, Yann Jurkiewicz, Kahle Acoustics.

Surface hors oeuvre nette : 8 215 m2

Coût de construction ht : 32 000 000 € (Cout initial : 21 à 24 000 000 € )

Opération réalisée en Partenariat Public/Privé (L’édifice est construit par un opérateur privé avec des subventions publiques, et il sera loué ensuite par la ville à cet opérateur pendant 32 avant qu'elle en devienne propriétaire)

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 07:14

 

Le Tribunal Criminel de Lisbonne a acquitté l'auteur Margarida Santos Fonseca, l’homme de théâtre Carlos Fragateiro et le scénographe José Manuel Castanheira (tous deux anciens directeurs du Théâtre National Dona Maria II à Lisbonne au Portugal)  qui avaient été accusés par les neveux de Fernando Silva Pais (1905-1981) de diffamation et d'insulte à la mémoire du défunt. Fernando Silva Pais était le chef de la police sous la dictature de Salazar puis de Caetano. La plainte avait été déposée en 2008 par Carlos Alberto Silva qui demeure à Zurich, et Berta Maria Pais Ribeiro da Silva Mano qui vit au Portugal, suite à un spectacle créé au Théâtre National Dona Maria II en 2007, A Filha Rebelde (Une Fille rebelle). 

 

 

Ce spectacle mis en cause était inspiré par un ouvrage d'enquête publié par lle journaliste homonyme José Pedro Castanheira et Valdemar Cruz. Ces journalistes à Expresso avaient écrit en 2002 un ouvrage d’investigation consacré à la fille unique de Fernando Silva Pais, A Filha Rebelde (Une Fille rebelle). Rebelle à l’idéologie de son père, Annie Silva Pais a quitté en 1965 son mari (qui était l’ambassadeur suisse à la Havane), sa famille et ses amis pour devenir un protagoniste de la révolution cubaine dirigée par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara. Notamment l’histoire dit qu’Annie Silva Pais a fait connaissance avec Che Guevara dans un bal, où ils ont dansé ensemble, scène qui a inspiré l’atmosphère générale du spectacle...

 

Fernando Silva Pais a été le dernier directeur de la PIDE (Polícia Internacional e de Defesa do Estado) devenue en 1969 avec Marcelo Caetano la DGS (Direcção Geral de Segurança). La PIDE était sous Salazar (1889-1970) puis sous Caetano la police politique qui a persécuté, torturé et tué de nombreux opposants au régime. Lors de la Révolution des Oeillets en 1974, le quartier général de la PIDE-DGS fut l’un des derniers points de résistance de l’ancien régime. Fernando Silva Pais est mort en 1981, 6 mois avant l’achèvement d’un procès devant le Tribunal militaire de Lisbonne, où il a été accusé d’être notamment coresponsable sur le plan moral de l’assassinat prémédité dans un piège monté par la PIDE en Espagne en 1965 du général Humberto Delgado, opposant de Salazar

 

Le Tribunal a totalement rejeté la requête des plaignants, et prononcé un non-lieu. Dans sa sentence, le juge António Passo Leitea a affirmé que la critique publique et la liberté d'expression étaient un droit inaliénable et ne pouvait pas comporter le risque d'être attaquée, cela valant plus particulièrement pour la création artistique, qui constitue une liberté fondamentale. Par ailleurs, l'enquête des journalistes avait établi la véracité des faits, notamment ceux qui mettaient en cause Fernando Silva Pais dont le rôle sous la dictature a été bien réel.

 

Si le procès a été une épreuve pénible pour les personnes accusées et un test démocratique pour la société portugaise, l'issue en est heureuse. La mobilisation internationale avait été importante : les observateurs pouvaient s'inquiéter de cette plainte révisionniste. Les plaignants ont été clairement déboutés et les accusés lavés de tout soupçon de diffamation : l'histoire mise en scène est conforme à l'Histoire réelle.La fille du général Humberto Delgado s'est félicitée de ce jugement.

 

 

 

http://www.rtp.pt/noticias/index.php?t=Tribunal-rejeita-queixa-de-difamacao-do-chefe-da-PIDE-Silva-Pais.rtp&headline=20&visual=9&article=463629&tm=8

 

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 22:42

Le décorateur de théâtre Jacques Noël, né en 1924 à Ivry sur Seine, est décédé lundi 18 juillet 2011 à l’âge de 87 ans.

 

Formé à l’École Boulle puis à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs où il enseignera jusqu’en 1969, il vient au théâtre en 1946 (Le Marchand d’Étoiles, de Geneviève Serreau, mise en scène de Jean-Marie Serreau aux Bouffes du Nord), devenant à partir de 1952 (Les Chaises dans une mise en scène de Sylvain Dhomme au Nouveau Théâtre Lancry ) le décorateur emblématique d’Eugène Ionesco, auteur rencontré par l’entremise de Tsilla Chelton, dont il créera la grande majorité des pièces: Victime du Devoir, mise en scène Jacques Mauclair en 1953, Jacques ou la Soumission au Théâtre de la Huchette , mise en scène de Robert Postec en 1955, La Leçon et La Cantatrice Chauve à la Huchette, mise en scène de Nicolas Bataille et Marcel Cuvelier en 1957, Victimes du Devoir au Studio des Champs-Elysées, mise en scène de Jacques Mauclair en 1959, Rhinocéros à l’Odéon-Théâtre de France, mise en scène de Jean-Louis Barrault en 1960, Le Roi Se Meurt au Théâtre de l'Alliance Française, mise en scène de Jacques Mauclair en 1962, Le Piéton de l'Air à l’Odéon – Théâtre de France, mise en scène de Jean-Louis Barrault en 1963, La Lacune à l’Odéon Théâtre de France, mise en scène de Jean-Louis Barrault en 1965, La Soif et la faim, mise en scène de Jean-Marie Serreau à la Comédie-Française en 1966, Délire à deux à l’Odéon Théâtre de France, mise en scène de Jean-Louis Barrault en 1966, Tueur Sans Gages dans  la Cour de l’Hôtel de Sully pour le Festival du Marais mise en scène de Jacques Mauclair en 1967, Le jeune homme à marier pour l’Opéra de Copenhague, mise en scène de Flemming Flindt en 1968, Le Triomphe de la mort mise en scène de Karl Heinz Stroux à Düsseldorf en 1970, Jeux de Massacre au Théâtre de Zurich, mise en scène de Spoerri en 1971,  Macbett au Théâtre de l'Alliance Française, mise en scène de Jacques Mauclair en 1972, Ce Formidable Bordel au Théâtre Moderne, mise en scène de Jacques Mauclair en 1973, L’Homme aux valises, mise en scène de Jacques Mauclair à l’Atelier en 1975. Ionesco appréciait « la puissance de son imagination », son instinct et son habileté à se jouer de l’espace : « Il sait créer un désert illimité sur deux mètres carrés ». Partisan de la théâtralité sur scène et du changement à vue, ce décorateur considère que « le décor ne doit pas tout dire » mais laisser libre l’imagination du spectateur. Les Chaises forment un leitmotiv décliné habilement à huit reprises en fonction des dimensions du plateau: en 1952, donc ;  puis avec Jacques Mauclair,: en 1956, en 1962, en 1968, en 1976 et en 1994 ;  en 1984 avec Edmond Tamiz au Théâtre Essaïon, en 1990 en Avignon avec Jean Négroni.


Il a conçu plus de 400 décors et costumes avec de multiples metteurs en scène comme Nicolas Bataille, André Barsacq, Claude Régy, Jean-Louis Barrault, Jean-Louis Thamin, Guy Lauzin, ….travaillant sur des auteurs très divers, contemporains (de Samuel Beckett à Roland Dubillard ou Marguerite Duras), classiques (Shakespeare, Molière, Racine, Marivaux, Musset) ou de boulevard (Roussin, Lamoureux). Il entendait être un artisan au service de ces auteurs qui nourrissaient ses visions.


La Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et l’Association de la régie théâtrale lui avaient consacré une exposition en 1993, donnant lieu à l’édition d’un catalogue. L’ouvrage de Nancy Huston, Geneviève Latour et Victor Haïm (Jacques Noël - Décors et dessins de Théâtre, éditions Actes Sud 2007) rend compte avec précision de son œuvre qui s’est achevée sur scène en 2003 avec les pantomimes de Marcel Marceau (Contes fantastiques au Théâtre Antoine), Marceau dont il fut un fidèle compagnon à partir de 1949.


http://art.asso.free.fr/jacques-noel/jacques-noel-accueil.html

 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 19:42

Qu’est-ce que la

scénographie?

 

 

 

Colloque international

21/22 octobre 2011

École nationale supérieure des Arts Décoratifs

31 rue d’Ulm - 75005 Paris

 

Colloque organisé par

l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs

 

 

Conception du programme : Raymond Sarti, scénographe, président de l’Union des scénographes (UDS), enseignant à l’EnsAD, Marcel Freydefont, directeur scientifique, département scénographie, Ensa Nantes et Luc Boucris, Professeur émérite, université Stendhal-Grenoble 3

 

Comité d’organisation : Geneviève Gallot, Emmanuel Fessy, Raymond Sarti, Brice Leboucq, Marcel Freydefont, Luc Boucris.

 

 

Présentation scientifique du Colloque

Perspective historique

Longtemps au XIXe siècle, les peintres-décorateurs de théâtre ont aspiré à une formation spécialisée qui prenne en compte les métiers de la scène. Cette formation se faisait « sur le tas » dans les ateliers de décor, non sans efficacité : l’histoire du décor romantique démontre également une réelle inventivité. Cela a participé cependant à instaurer une certaine routine qui a été abondamment décrite et analysée. Les révolutions scéniques ont bouleversé le paysage théâtral à partir de 1890, notamment en faisant appel à des « artistes non spécialisés dans le décor de théâtre » pour lutter contre une « fausse tradition » dénoncée par Adolphe Appia. En 1922, dans un essai consacré à cette question, Léon Moussinac s’est efforcé de « donner une idée d'ensemble de l'évolution de la décoration théâtrale depuis le temps où, par réaction contre le réalisme à la scène, on essaya d'obtenir l'unité artistique en demandant à des peintres de composer des décors et des costumes en harmonie avec l'esprit et le sens de l'œuvre à représenter[1] ». Cette recherche d’unité a conduit à modifier de façon radicale le travail sur l’espace. Dans les années 1960, le terme de scénographie est venu désigner ce mouvement d’harmonisation scénique et se substituer à celui de décoration.

Ce bref aperçu historique permet d’identifier deux aspirations récurrentes qui ne sont pas rapport avec l’organisation du Colloque « Qu’est-ce que la scénographie ? » : d’une part celle d’un enseignement propre au décor de théâtre avec la formation de créateurs professionnels spécialisés, d’autre part l’appel aux peintres ou aux artistes à venir sur scène pour suppléer une éventuelle routine professionnelle. Cette double aspiration contradictoire recoupe une autre dynamique, celle de l’identité des arts, de leur territoire au sens métaphorique et au sens dénotatif du terme, de leurs frontières respectives[2]. La relation entre art dramatique et peinture, entre art dramatique et architecture, est également une question ancienne, qui ne cesse de s’actualiser comme le démontre largement la situation présente des arts. Aujourd’hui, l’effrangement des arts à l’œuvre depuis plus de cinquante ans (Adorno en fit le diagnostic dès 1966[3]) connaît un effet croissant dont témoignent les mutations du théâtre d’un côté et des arts plastiques ou arts visuels de l’autre.

Cela est d’autant plus notable qu’au XXe siècle, l’abandon de la toile peinte et de la perspective au profit du décor construit et praticable a éloigné la pratique de la scène de la peinture. Il n’est pas indifférent de rappeler que la réapparition du terme de scénographie s’inscrit précisément dans cet écart. Et cependant dans les années 1950 avec Jean Vilar ou dans les années 1970 avec Jean Jourdheuil ou Jean-Pierre Vincent, l’appel aux peintres s’est réactivé[4]. Jean-Pierre Vincent mentionne la proposition faite par Jean Jourdheuil au début des années 1970 « d’opérer une rupture dans la production des images scéniques en faisant appel à des peintres plutôt qu’à des décorateurs professionnels de théâtre[5] ». Il n’est pas indifférent non plus de souligner la théâtralisation de l’art contemporain dans un écart vis-à-vis des techniques traditionnelles de la peinture ou de la sculpture. Il n’est pas indifférent enfin de relever la récurrence d’un théâtre plastique ou visuel, d’un théâtre d’image et une sorte de filiation qui irait de la sphère scénoplastique de Josef Svoboda au Léviathan d’Anish Kapoor, qui, à propos de cette œuvre affirme : « Il n’y a pas de spectateur innocent. La vision s’accompagne toujours de complications, d’une histoire, d’un passé plus ou moins réel. L’art abstrait, et en particulier la sculpture, travaille cette idée que le spectateur participe à la fois avec son corps et sa mémoire. Quand la mémoire et le corps parcourent, traversent une œuvre d’art, quelque chose se passe, quelque chose change[6] ».

Tout cela – ce que Kapoor nomme les  « complications » - rend nécessaire de situer la question de l’enseignement de la scénographie et de la formation des scénographes à l’ordre du jour du Colloque organisé par l’EnsAD les 21 et 22 octobre 2011 à Paris, en donnant des repères en la matière, tout du moins pour ce qui concerne la situation française, étant entendu qu’il est indispensable de s’ouvrir internationalement, ce qui est l’horizon de ce Colloque. Ecoles de théâtre, écoles d’art, écoles d’architecture et université offrent des lieux de formation diverse à la scénographie et cette diversité reflète les oscillations évoquées. Il est essentiel de réunir ces lieux divers et de le faire à une échelle européenne.

***

Historiquement, l’EnsAD est une des premières parmi les grandes écoles d’art en France (dès 1946, précisément  sous la direction de Léon Moussinac, très attaché à cette question) à dispenser un enseignement de décor de théâtre, faisant appel à des professionnels, artistes indiscutables, avec l’ouverture d’un atelier animé par Félix Labisse, Jean-Denis Malclès, François Ganeau puis par Jacques Noël, ancien élève des Arts Déco. Le Centre d’Apprentissage aux métiers du théâtre créé en 1941 à Paris bientôt connu sous le nom de « La rue Blanche », forme quant à lui des décorateurs et des créateurs de costumes à partir de 1950, avec Jacques Gaulme, qui fut professeur de 1951 à 1980. Collège technique en 1959, Lycée Technique en 1969, la rue Blanche est devenue l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre en 1991, transférée à Lyon en 1997. La section Décoration-costumes de  l’Ecole supérieure d’art dramatique de la Comédie de l’Est (actuel Théâtre national de Strasbourg) ouvre en décembre 1954 avec comme enseignant Abdel Kader Farrah, proche de Michel Saint-Denis.

 

En 1963, Denis Bablet a proclamé que le mot décor était périmé. Le terme ancien de scénographie, réactualisé et modernisé dans l’effervescence suscitée par la création de la Quadriennale de Prague en 1967, est alors substitué à celui de Décoration. A partir de 1969 à l’EnsAD, sous la direction de Michel Tourlière, Jacques Le Marquet, scénographe de Jean Vilar, est l'un des acteurs de la mutation de la section Décoration théâtrale en section Scénographie. A Strasbourg, si la dénomination section Décoration-costumes n’est transformée officiellement en section Scénographie qu’en 1989, le terme avait cours en pratique après 1968.

En 1990, nommé directeur de l’EnsAD, Richard Peduzzi appelle Nicky Rieti, Guy-Claude François, Françoise Darne qui sont parmi les nombreux scénographes reconnus à venir y dispenser des cours. Scénographe polyvalent, connu notamment par son compagnonnage avec Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil,  exemple typique d’un exercice élargi de la scénographie, Guy-Claude François est le coordonnateur de la section jusqu’en 2004. Cette section au sein de l’EnsAD demeure, parmi les écoles nationales et internationales, une référence en matière de scénographie. D’autres formations se sont mises en place au cours des années 1980, comme le Département scénographie créé en 1984 à Clermont-Ferrand et installé depuis 1999 à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes. Cette dernière formation témoigne d’une autre constante après 1968, amplifiée dès les années 1980 : celle de l’enseignement de la scénographie au sein des écoles d’architecture, initiée en 1965 par Jacques Bosson. La création et le développement au sein de l’université à partir de 1959 puis de 1968 des instituts ou départements d’études théâtrales, ou de départements en arts du spectacle (incluant souvent les études cinématographiques) est un autre facteur important. Et au sein de ces institutions, la part prise par l’enseignement de la scénographie est croissante.

Cette croissance de l’intérêt pour la scénographie au sein des études théâtrales, mais aussi dans les écoles d’art appliqués, les écoles d’art, les écoles d’architecture, à la fois d’un point de vue théorique (historique et esthétique) mais aussi d’un point de vue pratique (ateliers d’initiation), en lien bien sûr avec la mise en scène, est un fait qui appelle la réflexion. Cette croissance bienvenue conduit à souligner la nécessité de distinguer un enseignement général à la scénographie et par ailleurs une formation spécialisée des scénographes. Elle suggère également de repérer quelle place est faite au théâtre, origine de la scénographie.

Constats:  

En regard de cette perspective historique, il apparaît légitime que l’EnsAD prenne l'initiative d'ouvrir une véritable réflexion sur l'enseignement de cette discipline en France et en Europe.

Un séminaire national s'est tenu en 1998 à Clermont-Ferrand qui a débouché sur l'organisation en 2000 d'une exposition, « Jeunes scénographies», à la Maison Jean Vilar en Avignon avec la publication d'un catalogue qui faisait le point sur cette question, embrassait la période 1945-1998, présentait les établissements français concernés, et faisait un répertoire des jeunes scénographes diplômés entre 1995 et 1998. L’EnsAD a participé activement à ce séminaire, à cette exposition et à cette publication, qui ont conduit à la création de RésoScéno, association nationale de développement de l’enseignement de la scénographie, dont le siège se trouve à l’Ensatt.

L'évolution artistique, institutionnelle, pédagogique, professionnelle, sémantique de ces dernières années rend nécessaire d'organiser à nouveau une réflexion sur l'évolution de la scénographie et de son enseignement, cette fois, dans une perspective internationale, en réunissant, dans la pleine connaissance de ce secteur, de son histoire et de ses enjeux, les compétences professionnelles et universitaires, les établissements et les réseaux existants, les personnalités représentatives.

Une conférence internationale « Les espaces du théâtre et leur conception », qui coïncide avec la Quadriennale de Prague 2011, a été organisée du 22 au 26 juin  par l'Institut des Arts et du Théâtre de Prague et par la Faculté des Arts de l'Université Charles (Prague) en association avec le groupe de travail en Scénographie de la Fédération Internationale de Recherches Théâtrales (FIRT). Dans le cadre global des pratiques scénographiques dans le design en arts dramatiques et visuels, pour événements et expositions, cette conférence invitait  les professionnels et les chercheurs du théâtre à échanger sur les tendances historiques et contemporaines dans la création de signification à travers le design visuel et spatial des espaces de présentation et de représentation. Le thème central de la conférence est de s’interroger pour savoir quel est le rôle du scénographe/designer dans la création et la production de signification ? On notera qu’en 2011, la dénomination de la Quadriennale a changé : the Prague Quadrennial International Exhibition of Scenography and Theatre Architecture devient the Prague Quadrennial of Performance Design and Space.

 

Il s'agit aussi de prendre en compte la littérature et les publications récentes en la matière. Des ouvrages et des anthologies sont en préparation dans le monde éditorial en France à l'horizon de la rentrée 2011. Ainsi, la collection Théâtre Aujourd'hui (Scérén éditeur) prépare un numéro consacré à La scénographie. Les Editions de l'Avant-Scène préparent une anthologie consacrée au Théâtre français au XXe siècle, avec une partie importante dédiée à la scénographie (sortie en octobre 2011). Ces ouvrages font suite à l’ouvrage collectif publié par les Editions de l’Entretemps en 2010 sous le titre Scénographie, 40 ans de création, et à de nombreuses autres publications sur le sujet depuis une quinzaine d’années. Pour donner une dernière référence, internationale celle-ci, citons la publication en 2002 par Pamela Howard de l’ouvrage What is Scenography ? Le titre du présent Colloque fait écho à cette publication, dont on notera en titre le néologisme anglais de Scenography en lieu et place du traditionnel Set Design.

Le temps des bilans semble bien être d'actualité. L'EnsAD et l'ensemble de la section scénographie entendent contribuer à ce mouvement en synergie avec les autres écoles et se placer dans une dynamique de prospective.

La scénographie est une discipline attractive, « à la mode» parce que située à la croisée des arts. Il est question de scénographie à de multiples égards. En un sens, ce succès est intéressant : le mot devient familier.

 

Seulement, le mot en tant que tel est souvent employé au prix de glissements sémantiques qui brouillent la réalité, voire, conduisent à des confusions. Face à ce phénomène, la profession rencontre quelques difficultés dans la connaissance et la reconnais­sance des contours de sa discipline, tant dans la formation que dans la société civile..

Ces contours pourtant existent, et devraient empêcher les confusions. Il s'agit ici de les explorer à nouveau afin de saisir comment l’identité de cette discipline s’affirme dans le contexte contemporain à partir d’un ancrage fondamental dans la pratique théâtrale qui prenne en considération ce qu'il est convenu d'appeler «l'élargissement de la scénographie». Témoignages, expériences, approches théoriques tenteront d'établir dans un premier temps, un état des lieux, et dans un second temps, de réfléchir à ce qui pourrait constituer aujourd’hui un socle commun de l’enseignement en lien avec la recherche, tout en respectant, bien entendu dans ce cadre l'autonomie et la liberté programmatique des écoles concernées.

Objectifs

Ainsi il s’agirait :

a. D'inviter un certain nombre de scénographes reconnus, de toutes générations et nationalités, et de recueillir leurs témoignages, sur le thème « qu'est-ce qu'un scénographe ? ».

b. De contribuer ainsi à une meilleure définition de la profession de scénographe au sein des métiers de la culture, et d'en établir un premier constat. D'étudier les possibilités de coopération de l'offre pédagogique à partir de l’offre existant d'ores et déjà dans le registre de la formation professionnelle. Cette offre émane de différentes écoles nationales supérieures qui proposent des formations spécialisées de longue durée (deux à trois années d'études en général, parfois quatre années comme à l’EnsAD) et délivrent actuellement chacune de leur côté, soit des diplômes d'école de scénographe, soit une mention scénographie attachée à un diplôme national généraliste. Il s'agirait de conforter et de qualifier ces formations spécialisées de façon novatrice.

 

d. De donner ainsi une meilleure visibilité à cette discipline et cette profession tant au niveau national, qu’aux niveaux européen et international.

 

Organisation thématique :

 

La première journée du 21 octobre est consacrée à la pratique de la scénographie, au métier de scénographe,  avec le témoignage de scénographes.

 

Les thèmes développés :

 

a.     Relations entre metteur en scène ou chorégraphe et scénographe, rôles et affinités dans la construction du spectacle.

b.     Importance du théâtre dans la pratique du métier de scénographe avec la relation entre scénographie et dramaturgie.

c.     Rapport de la scénographie au lieu de représentation et à l’architecture.

d.     Nouvelles frontières entre les arts et les pratiques : l’élargissement de la scénographie.

 

La deuxième journée du 22 octobre est consacrée à l'enseignement de la scénographie, à la formation des scénographes.

 

Les thèmes développés :

 

a.       L’importance du théâtre et des fondamentaux dans l’enseignement du métier de scénographe

b.       L’enseignement de la scénographie, comme culture de l’espace

c.        Vers un enseignement de la scénographie élargie ?



[1] Léon Moussinac, La Décoration théâtrale, F. Rieder, Paris, 1922

[2] Voilà quelle était la thématique globale autour de laquelle Luc Boucris et Marcel Freydefont ont conçu les 3 volumes parus dans la revue Etudes théâtrales à Louvain-la-Neuve, en 2003-2004, sous le titre « Arts de la scène, scène des arts ».

[3] Die Kunst und die Künste, conférence donnée en 1966 à Berlin, publiée en allemand en 1967. Une traduction française de cette conférence a été publiée dans un recueil d’articles : Theodor Adorno, L’art et les arts, Desclée de Brouwer, Paris, 2002

[4] Il est intéressant de lire à cet égard l’interview de Jean Jourdheuil et Jean-Christophe Bailly  par Jean-Pierre Thibaudat et René Solis « Il y a dans l'air du temps un rendez-vous entre peinture et théâtre » paru dans le quotidien Libération le 27 juillet 2002 à propos de la sortie de l’ouvrage de Jean Jourdheuil consacré à Gilles Aillaud Un théâtre du regard.

[5] Jean-Pierre Vincent, catalogue de l’exposition Quatre peintres et le TNS: Jean Paul Chambas, Lucio Fanti, Titina Maselli, Nicky Rieti, Exposition réalisée en collaboration avec le Théâtre National de Strasbourg ; Musée d'Art Moderne de Strasbourg (Ancienne Douane) ; 16 janvier-8 mars 1981

[6] « Anish Kapoor, Monumenta 2011/Grand Palais », Beaux-Arts Edition, Paris 2011

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 19:32

Qu’est-ce que la

scénographie?

 

Colloque international

21/22 octobre 2011

École nationale supérieure des Arts Décoratifs

31 rue d’Ulm - 75005 Paris

 

 

 

Colloque organisé par

l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs

 

 

Conception du programme : Raymond Sarti, scénographe, président de l’Union des scénographes (UDS), enseignant à l’EnsAD, Marcel Freydefont, directeur scientifique, département scénographie, Ensa Nantes et Luc Boucris, Professeur émérite, université Stendhal-Grenoble 3

 

Comité d’organisation : Geneviève Gallot, Emmanuel Fessy, Raymond Sarti, Brice Leboucq, Marcel Freydefont, Luc Boucris.

 

 

 

L’École nationale supérieure des Arts Décoratifs a été la première, parmi les grandes écoles d’art en France, à dispenser un enseignement de scénographie en faisant appel à des professionnels indiscutables. A l’initiative de Raymond Sarti, scénographe et professeur à l’École, elle a donc décidé d’organiser un colloque international sur la scénographie à un moment où de nombreuses questions se posent sur l’exercice de ce métier, les contours de sa définition.

 

Ces interrogations trouvent nécessairement leur corollaire dans la formation. Comment former aujourd’hui des scénographes ? La première journée de ce colloque est donc consacrée au métier de scénographe et à son évolution, la seconde à l’enseignement. Deux journées de réflexion, de confrontations pour non seulement dresser un état des lieux mais tracer des perspectives.

 

 

Programme

(sous réserve de modifications de dernière minute)

 

 

1ère journée consacrée au métier de scénographe

Des modérateurs enseignants, critiques ou universitaires interrogent des scénographes.

* Vendredi 21 octobre 2011 

 

 

9h à 9h30

Accueil des participants

 

9h30

Présentation générale du colloque « Qu’est-ce que la scénographie ?»

Mme Geneviève Gallot, directrice de l’EnsAD, Raymond Sarti, scénographe, enseignant.

 

Ouverture du Colloque : Stéphane Braunschweig

 

10h à 11h30

Quelles relations entre un metteur en scène ou un chorégraphe et un scénographe, quels rôles et affinités dans la construction du spectacle ?

Débat animé par Odile Quirot

avec Stéphane Braunschweig et Alexandre De Dardel, Mathilde Monnier, Annie Tolleter

 

Stéphane Braunschweig (1964) se forme avec Antoine Vitez de 1987 à 1990 à l’École du Théâtre national de Chaillot après des études en philosophie avant de fonder en 1991 le Théâtre-Machine. Depuis 2010, il dirige le Théâtre national de la Colline. Diplômé de l’Ecole spéciale d’architecture, Alexandre de Dardel collabore avec Stéphane Braunschweig depuis 1995.

Mathilde Monnier (1969) dirige le Centre chorégraphique national de Montpellier depuis 1993. Annie Tolleter réalise la scénographie de la plupart des spectacles de Mathilde Monnier depuis 1988.

 

11h30 à 13h

La pratique du métier de scénographe : l’importance du théâtre, la relation entre

scénographie et dramaturgie 

Avec Mirjam Grote-Gansey (Hollande), Yannis Kokkos (France), Jean-Loup Rivière (France), Richard Peduzzi (France), Christophe Ouvrard (France).

 

Table-ronde modérée par Marcel Freydefont (Ecole nationale supérieure d’architecture de

Nantes et Centre d’études théâtrales de Louvain la Neuve) et Jean Louis Besson (Université de Paris Ouest Nanterre La Défense et CET Louvain la Neuve).

 

13h à 13h30

Débat public.

 

13h30 à 14h30

Déjeuner.

 

14h30 à 16h15

Le métier de scénographe : la scénographie dans son rapport au lieu de représentation et à l’architecture

Ezio Toffolutti (Italie), Guy Claude François (France), José-Manuel Castanheira (Faculté d’architecture de Lisbonne, Portugal), Laure Pichat (France), Antoine Vasseur (France).

 

Table ronde modérée par Raymond Sarti (scénographe, EnsAD) et Danièle Pauly (Ensa

Paris Val de Seine).

 

16h15 à 16h45

Débat public.

 

17h15 à 19 h

Les nouvelles frontières entre les arts et les pratiques : la scénographie élargie

Malgorzata Szczesniak (Pologne), Nathalie Crinière (France), Philippe Marioge (France), Monika Pormale (Lettonie), Philippe Lacroix (Ensa Nantes)

 

Table ronde modérée par Chantal Guinebault-Szlamowicz (Université Paul Verlaine, Metz) et Luc Boucris (Université Stendhal, Grenoble)

 

19h à 19h45

Débat public

 

19h45 à 20h

Conclusion de la première journée : Luc Boucris et Marcel Freydefont

 


 

2ème Journée consacrée à l’enseignement

de la scénographie.

Des modérateurs scénographes et universitaires

interrogent des enseignants.

* Samedi 22 octobre 2011

 

9h00 à 9h30

Accueil des participants.

 

9h30

Ouverture : Béatrice Picon-Vallin (Laboratoire ARIAS, CNRS).

 

10h00 à 12h

 L’enseignement du métier de scénographe, l’importance du théâtre, les fondamentaux 

Claude Nessi (EnsAD), Denis Fruchaud (Ensatt Lyon), Pierre Albert et Hervé Cherblanc (Esad-TNS), Gary Thorne (Royal Academy of Dramatic Art, Londres), Muriel Delamotte (Esat Paris), Gilone Brun (Université Montaigne Bordeaux III), Elise Capdenat (EnsAD), Véronique Leyens (La Cambre, Ecole nationale supérieure des arts visuels, Belgique, Pierre André Weitz (scénographe Esad Strasbourg).

 

Table-ronde modérée par Georges Banu (Paris III) et Jean Chollet, journaliste.

 

12h à 12h30

Débat public animé par Béatrice Picon-Vallin

 

12h30 à 13h30

Déjeuner

 

13h30 à 15h

L’enseignement de la scénographie, comme culture de l’espace

Brice Leboucq (EnsAD), Emmanuel Clolus (Ensa Nantes), Joaquim Roy (Barcelone), Miranda Skoulatou (EnsAD), Adonis Volanakis (Université de Patras et Université du Péloponèse, Grèce), Sandrine Dubouilh (Université Montaigne Bordeaux III), Alexandre de Dardel (Ensatt Lyon), Francesca Montinaro (Italie)

 

Table-ronde modérée par Magalie Lochon (Université de Paris VIII et Université de Picardie et Mahtab Mazlouman (Ensa Paris La Villette, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense).

 

15h à 15h30

Débat public

 

15h30 à 17h

Vers un enseignement de la scénographie élargie ?

Annabel Vergne, Bernard Schira (EnsAD), Francois Duconseille (Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg), Claire Dehove (plasticienne scénographe), Claire Lahuerta (Université de Metz, arts et philosophie), Yves Charnay (artiste, enseignant).

 

Table-ronde modérée par Aurélien Bory, metteur en scène, scénographe (Compagnie 111, Toulouse) et Véronique Lemaire (Centre d’études théâtrales Louvain la neuve, revue Etudes théâtrale).

 

17h à 17h30

Débat public

 

17h30 à 18h

Synthèse des deux journées : Véronique Lemaire, Marcel Freydefont, Luc Boucris.

 

Les détails sur l’organisation et l'inscription au Colloque

sont disponibles auprès de l’EnsAD :

 

Stanislas Colodiet

Colloque international "Qu'est-ce que la scénographie?"

stanislas.colodiet@ensad.fr

+ 33 (0)1 42 34 97 03

www.ensad.fr

 

Réservation :

reservation@ensad.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 19:11

19, 20 et 21 septembre à Sélestat (67)
Organisée conjointement par l’Agence culturelle d’Alsace, l’APMAC / Lieux Scéniques en Poitou-Charentes et l’ODIA Normandie, cette troisième rencontre nationale des conseillers en scénographie et en aménagement de salles de spectacle a pour objectifs :


Évaluer l’état et l’évolution des missions de conseil proposées par les différentes collectivités.
Mutualiser les expériences et partager les connaissances.
Ouvrir le débat avec les professionnels partenaires de projets de construction (programmistes,
scénographes, architectes, membres des CAUE / Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement, directeurs techniques…).
Réfléchir à la mission de conseil en aménagement de salles sous l’angle de l’aménagement du territoire et du développement de politiques culturelles, en concertation avec les élus, les responsables des services culturels et les services d’actions territoriales des collectivités locales.


Cette rencontre s’adresse à toutes les personnes qui assurent, dans l’exercice d’une mission de service public, un travail de conseil en scénographie et en aménagement auprès des maîtres d’ouvrage dans le cadre de construction ou de rénovation de salles de spectacle. Elle concerne aussi tous les porteurs de projet et toutes les personnes sensibilisées ou concernées par la scénographie d’équipement.


Pour enrichir les débats, sont invités à cette rencontre :
Le ministère de la culture et de la communication notamment l’architecte conseil de la DGCA.
Des élus de collectivités locales intéressés par ces questions.
Un représentant des différents métiers qui interviennent dans le cadre des projets de construction :
REDITEC : Association Professionnelle des Responsables Techniques du Spectacle Vivant.
UDS : Union Des Scénographes.
CAUE : Cabinet d’urbanisme, d’architecture et d’environnement.
L’Ordre des architectes.
SYPAA : Syndicats des programmistes en architecture et en aménagement.

 

Programme

Lundi 19 septembre
De 13h30 à 14h00 : Accueil des participants à l’Agence culturelle d’Alsace / Sélestat (67)
Ouverture officielle de la 3ème Rencontre
Présentation et visite des locaux de l’Agence culturelle d’Alsace.
Présentation des intervenants, planning et organisation matérielle.
Installation dans la salle « Les Tanzmatten », lieu de la Rencontre

 

La mission de conseil en scénographie : état des lieux et évolutions

Tour de table pour : se présenter, expliquer les raisons de sa venue, développer les questions diverses et les préoccupations de chacun.
échanges et débats sur nos pratiques professionnelles.

 

19h30 : Repas en commun aux Tanzmatten

 

Mardi 20 septembre
De 8h30 à 9h00 : Accueil café aux Tanzmatten / Sélestat (67)
La construction d’une salle en Europe : quel processus ?
En préambule, les intervenants feront un rappel sur le fonctionnement de la diffusion et de la création dans les pays d’Europe représentés en insistant sur la relation entre le parc de salles existantes et le fonctionnement général du secteur.
Le processus et les différentes étapes.
Les financements.
La place de l’utilisateur.
La place des différents intervenants : architecte, scénographe, cabinet d’acoustique, etc.
L’existence, la place, la forme que peut prendre la mission de conseil en aménagement de salle dans ces pays.
De 12h30 à 14h00 : Repas aux Tanzmatten


Les évolutions technologiques : incidence sur la mission de conseil
Des intervenants spécialistes du son, de la lumière, du plateau ou des réseaux expliqueront
les évolutions technologiques qui sont à prévoir dans les années à venir.
Echanges et débats sur les influences de ces évolutions technologiques attendues sur nos pratiques de construction et de conseils.


Une démarche collective de reconnaissance de notre métier
Rédaction d’une démarche HQS, Haute Qualité Scénographique : lister les points importants,
les hiérarchiser et dégager les cibles à atteindre.
Rédaction d’une charte, document de référence pour toute nouvelle collectivité ou institution qui cherche à mettre en place une mission de conseil sur son territoire.
Ce serait pour les conseillers un guide et un aide mémoire utile pour interroger nos pratiques quotidiennes.
19h00 : Fin de la journée - Soirée libre


Mercredi 21 septembre
De 8h30 à 9h00 : Accueil café aux Tanzmatten / Sélestat (67)
Synthèse des ateliers : la charte et la démarche HQS
Présentation du travail de chaque atelier.
La position des invités (ministère, REDITEC, UDS, SPAA, CAUE, Ordre des architectes).
Formalisation et validation collective de la synthèse.


Conclusion / tour de table : bilan et perspectives
13h00 : Buffet aux Tanzmatten

 

15h30 : Visite des nouveaux ateliers de décors du Théâtre National de Strasbourg
Cette visite est gracieusement organisée par le service technique du TNS, sur inscription uniquement.
Le trajet jusqu’aux ateliers est à vos frais (train jusqu’à Strasbourg).
Horaire estimé de fin de visite : 17h00
Pour permettre les échanges, les repas font partie intégrante de la rencontre et sont compris dans les frais d’inscription.

 

Renseignements et inscriptions

 

www.culture-alsace.org   

 

Bulletin d'inscription à demander et à envoyer avant le 26 août:

Agence culturelle d’Alsace
à l’attention de Fanny Vacher
1, espace Gilbert Estève - Route de Marckolsheim
BP 90025 - 67600 Sélestat Cedex
Une facture acquittée vous sera alors envoyée avec la liste des hôtels et un plan d’accès.

 

Pour toute information, n’hésitez pas à contacter :
Fanny Vacher
Agence culturelle d’Alsace
03 88 58 87 52
rencontres2011@culture-alsace.org


 


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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 09:56

I’m so furious…

Billet d’humeur de Raymond Sarti

Président de l’UDS, 18 juin 2011

Quadriennale de Prague

 

I’m so furious… Puisque l’anglais est devenu la langue officielle de la PQ !

Et c’est bien ainsi…mais je ne peux m’empêcher d’avoir un brin de tristesse en ce mois de Juin 2011. Je m’explique : je suis à Prague pour l’adhésion officielle de l’UDS et de REDITEC à l’OISTAT, où j’ai donné un discours en anglais devant un large auditoire venu des quatre coins du monde.


A deux heures de la France, une fois de plus, je mesure combien notre pays, nos activités, nos visions devraient être plus amplement partagées, plus grandement dans ce monde en mouvement, dans ce formidable échange culturel.

La question est simple, pourquoi, une fois de plus, et ceci depuis quatre éditions de la Quadriennale de Prague, la France n’est-elle pas représentée ?


On le sait, on se tait, c’est ainsi… Fausse naïveté.


Mais ceci n’empêche pas la question, pourquoi tant d’absence culturelle française sur le plan international, il pourrait être urgent que nous nous désenclavions, que nous nous ouvrions à nouveau au monde.

Si nous ne le faisons pas, le monde tournera sans nous, sans nos diversités culturelles,

sans nos visions singulières et collectives, nous serons absents du débat.

Car le débat culturel, artistique est lancé, et aujourd’hui il est planétaire, international de fait, y compris sur le champ de la scénographie.

Alors que faire ? Quand pas après pas, je rencontre ces acteurs culturels dans les rues de Prague, scénographes, designers, performers venus du Brésil, des Etats Unis, du Canada, du Japon, de Finlande, du Japon, d’Egypte, et autres...


Me demandant : mais que fait la France ?

Pourquoi une nouvelle absence française en 2011? Tant dans l’architecture théâtrale, où le savoir est immense, pour ne rien dire de la scénographie d’équipement, que dans les arts de la scène, la scénographie d’exposition, et pour ne rien dire enfin des écoles, de la formation,  pourquoi encore une fois cette absence dans l’édition de la PQ 2011 ?

Silences embarrassés. Pourtant, et normalement, le Nigéria, la Belgique, l’Egypte, Taipei…etc sont là, innovants, partageant !


Alors durant ces jours, nous n’avons cessé de me dire la joie de voir le retour de l’UDS et de REDITEC sur la scène internationale via l’OISTAT, à travers nos organisations, on apprécie notre présence, notre culture, et ses savoir faire, ses savoir être !


Nous pourrions encore nous poser la question, de pourquoi tant d’absences, quand nous voyons l’engouement des jeunes générations pour cette discipline que représente la scénographie, n’est elle pas symptomatique d’une attente ? D’un équilibre parfait entre la liberté d’expression artistique qu’elle offre, et une forme de discipline, un savoir être !

Car la scénographie est à un croisement savant des arts, des cultures, tant souhaité et porteur d’espoir.


Alors certes le siècle des Lumières est bien loin, où notre rayonnement culturel s’étendait

au-delà des frontières, mais n’y a t-il pas un autre siècle à ouvrir, à nommer ?

Il n’y a rien à regretter, mais il faut avancer.

Nous pourrions nous demander encore une fois, pourquoi ne parle-t-on plus le français ?

La question a été posée en public, ce jour. Paradoxe : cette question a été posée par nos contemporains étrangers !

Même si la remarque est datée et plus d’actualités, elle a le mérite d’être symptomatique et symbolique d’une absence remarquée…

Alors que la Quadriennale de Prague historiquement fût fondée entre autres par des scénographes français comme André Acquart et le soutien actif du metteur en scène français Jean Darcante, alors secrétaire général de l’Institut international du théâtre.

La question reste ouverte, Pourquoi ? Il faudra bien y répondre un temps, car généralement après la Langue, c’est la Culture, les cultures qui disparaissent… Nous le savons tous.


Pour ne pas terminer ce billet « en direct » de Prague, sur une note triste.


Une anecdote pour clore.

 

J’ai rencontré un scénographe et enseignant au Caire, qui me confiait, que juste avant son départ pour Prague, le nouveau Ministre de la Culture Egyptien, lui avait téléphoné personnellement, sachant son déplacement (alors qu’il n’entretient aucun lien personnel) et son inscription au sein de l’OISTAT, afin qu’il le tienne au courant de ce qui se passait à la Quadriennale de Prague ! Cela laisse songeur.

Eh oui, aujourd’hui aussi le monde Arabe, l’Afrique, l’Egypte veulent participer au débat culturel planétaire, y prête un intérêt, quelle bouffée de fraicheur, loin de tout quant à soi institutionnel. Il y a donc de l’espoir, de nouvelles perspectives.


Cher(e)s collègues, continuons de les inventer ensemble.

Bel été à vous.

 

Raymond Sarti

 

 

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 17:28

OISTAT

Organisation internationale des scénographes, architectes et techniciens de théâtre

Congrès de Prague vendredi 17 juin 2011


UNION DES SCENOGRAPHES

Syndicat des scénographes de spectacle, d'équipement et d'exposition (France)

 

REDITEC

Association professionnelle des responsables techniques du spectacle vivant (France)

 

UDS-REDITEC constituent le Centre français de l’OISTAT

 

En participant ce 17 juin 2011 au Congrès de l’OISTAT à Prague, UDS-REDITEC rejoignent l'OISTAT après une longue absence, afin de constituer officiellement le Centre français de l’OISTAT. Il est apparu nécessaire d’évoquer à cette occasion du Congrès l’histoire récente des scénographes et techniciens du spectacle en France et rappeler certaines préoccupations qui sont celles des organisations que se sont données ces milieux professionnels.Voici la déclaration qui a été diffusée à Prague.

 

L’Union des Scénographes a été créée en mai 1996 lors d’une assemblée constituante au Théâtre du Rond-Point à Paris, à la suite des initiatives menées par un groupe informel de scénographes, baptisé « le Groupe de la Charte ». Actif depuis le début des années 1990, avec en son sein des scénographes renommés sur le plan international tels que Guy-Claude FRANÇOIS, Richard PEDUZZI ou Yannis KOKKOS, ce groupe s’était donné comme objectif prioritaire la reconnaissance de la qualité d’artiste et d’auteur du scénographe en rédigeant  une « Charte du scénographe de spectacle » tout en reliant cette branche d’activité fondatrice avec d’autres secteurs de la scénographie, ce que l’on appelle en France la scénographie d’équipement et la scénographie d’exposition. Ce dernier domaine s’est beaucoup développé dans notre pays depuis l’ouverture du Centre Georges Pompidou en 1977 puis de la Cité des Sciences de la Villette en 1986. Ce groupe était également très attentif à la définition de la scénographie, alors que l’usage de ce terme se répandait et que sa pratique s’élargissait.

 

L’Union des Scénographes a alors succédé de plein exercice à l’AFSTT, Association française des scénographes et techniciens de théâtre, fondée en 1969 dans la dynamique engendrée par la création de la Quadriennale de Prague en 1967, association qui a regroupé en France conjointement scénographes et techniciens de spectacle. En raison de la constitution de l’UDS, l’AFSTT a été volontairement et simultanément dissoute, afin de marquer clairement une nouvelle période. Cela a conduit à une séparation avec les techniciens, mais non à un éloignement. L’Union des Scénographes entendait réunir les scénographes dans tous les secteurs d’activité, en intelligence avec les techniciens, mais de façon distincte du point de vue de l’organisation. Dans un premier temps, une autre organisation distincte de l’UDS s’est créée en 1997, l’Organisation française des techniciens du spectacle vivant (OFTSV) dont le siège se trouvait au sein du CFPTS, Centre de formation des personnels techniques du spectacle vivant, à Bagnolet dans la banlieue parisienne. L’OFTSV a conservé des liens avec l’OISTAT, Organisation internationale des scénographes, techniciens et architectes de théâtre, en devenant la section française aux yeux de cet organisme international. L’OFTSV a cependant disparu à son tour en 2007 et REDITEC est devenue l’association représentative des responsables techniques du spectacle vivant (l’OFTSV réunissait des techniciens, pas nécessairement des responsables techniques). Initiée par la réunion informelle de réseaux régionaux de directeurs techniques, très impliqués dans la vie de leurs établissements et concernés notamment par les questions de sécurité, de formation, de management et soucieuse d’articuler son action avec l’ensemble des partenaires sociaux (centres de formation, syndicats, directeurs d’établissements, administrateurs, etc.), REDITEC, Association professionnelle des responsables techniques du spectacle vivant est une association de type 1901, créée lors d’une assemblée générale constitutive le 13 février 2006, au Théâtre Bastille à Paris. L’UDS et REDITEC ont pris la décision au sein de leurs assemblées générales respectives d’agir de façon distincte et solidaire.

 

Il est nécessaire de dire ici, qu’en 1996, la création de l’UDS répondait également à une interrogation sur ce qu’était devenue l’OISTAT, à une sorte de perplexité relative à cette organisation et à son évolution,  ainsi que sur l’évolution de la Quadriennale de Prague, en un mot : la préoccupation principale était celle du renouvellement, de la rénovation, de l’innovation au regard de l’évolution générale et de l’histoire. La question centrale pour l’UDS et REDITEC est celle de l’évolution de la scénographie, près de 60 ans après la réactivation de cette notion un peu partout dans le monde. Une autre est celle de l’implication réelle des professionnels en activité et des professionnels reconnus au sein de ces organismes : il est essentiel que ces organismes soient en prise directe avec la vie artistique, la réalité technique, et la pratique professionnelle.

 

Cependant, malgré toutes ces interrogations, l’UDS a toujours agi vigoureusement en faveur d’une présence française à Prague, pour les PQ de 1999, 2003, 2007 ou 2011, avec plus ou moins de bonheur… Cela tient à la position du ministère français de la Culture dont l’intérêt pour cette manifestation s’est nettement affaibli, simultanément à la disparition du Centre français du théâtre, section de l’IIT.

 

En rassemblant les scénographes de spectacle, les scénographes d’équipement et les scénographes d’exposition, l’UDS vise la reconnaissance de la profession de scénographe dans son ensemble, sans oublier son origine théâtrale, qui lui donne sens et valeur, sans refuser l’élargissement de la scénographie, à condition que ce mot garde un sens. L’Union des Scénographes entend ainsi marquer à la fois la singularité de cette discipline et la pluralité de sa pratique. Elle vise donc à réunir – et à montrer ce qui unit – les différents champs d’exercice de la scénographie, quels qu’ils soient et quel que soit le statut d’exercice. Depuis sa création, l’UDS rassemble près de 250 scénographes, actifs et représentatifs dans les trois secteurs du spectacle, de l’équipement et de l’exposition en France. Par ailleurs, certains scénographes sont très impliqués dans l’enseignement de la scénographie en France, ou la recherche historique, théorique, esthétique. Il est nécessaire de préciser également l’existence de deux organisations proches de l’Union des scénographes : RésoScéno est une association nationale des écoles et centres de formation à la profession de scénographe, qui a participé à la PQ en 1999 avec le concours de l’UDS ; l’Institut européen de la scénographie (IES), implanté à l’Université de Grenoble a pour objectif le développement de la recherche en scénographie. Par ailleurs, l’Union des scénographes soutient une initiative que prise par Raymond SARTI en proposant à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs à Paris, où il enseigne, d’organiser un Colloque international les 21 et 22 octobre prochain sur le thème : « Qu’est-ce que la scénographie ? ».

 

Association professionnelle, REDITEC a pour objectif la promotion des métiers techniques auprès des différents interlocuteurs institutionnels ou privés (collectivités territoriales, représentants des différents ministères, syndicats professionnels, médias…..), l’information des membres de l’association en collectant et en faisant circuler les nouvelles données professionnelles, techniques, réglementaires et légales, le conseil et l’assistance sur le plan professionnel et juridique aux membres de l’association dans l’exercice de leurs métiers et de leurs responsabilités ; la participation à la réflexion et à l’élaboration des textes réglementaires régissant les métiers et les lieux de spectacles au sein des diverses commissions techniques, le soutien par les expériences de ses membres aux formations initiales et continues dans l’ensemble des métiers techniques du spectacle vivant et participation à la réflexion de leurs contenus. Au fil du temps, de par l’évolution conjointe des réglementations, des modes de production (gestion des ressources humaines, de plannings de plus en plus contraints), mais aussi par le fait qu’ils sont désormais partie prenante des travaux de lieux où ils auront à exercer, les responsables techniques sont sans cesse en relation avec les scénographes (de toutes disciplines) et les architectes.

 

REDITEC est présidée par Régis VASSEUR, directeur technique d’Angers Nantes Opéra. Après quatre ans et demi d'existence, l’association regroupe actuellement 206 professionnels du spectacle en activité (cadres techniques, responsables d'équipements, de salles ou d'évènements…). Tous les genres de spectacle sont représentés, ce qui est une des forces de l’association. De même, les types d’établissements concernés sont très divers, à l’image du paysage français : théâtres privés, théâtre de rue, opéras, théâtres nationaux, centres dramatiques nationaux, centres chorégraphiques nationaux, scènes nationales, écoles et organismes de formation, … Les statuts sont également multiples : association loi 1901, SARL, EPIC, SCOP, syndicats mixtes, régies municipales…

 

Syndicat professionnel, l’Union des Scénographes, syndicat des scénographes de spectacle, d'équipement et d'exposition, sous les présidences successives de Guy Claude FRANÇOIS, Christine MAREST, Gérard FRISQUE et aujourd’hui Raymond SARTI, a pour objet de défendre et d’améliorer la situation morale et matérielle de ses adhérents, d’étudier en commun toutes les questions intéressant la profession de scénographe et les solutions à y apporter, de réunir à cet effet tous les éléments et documents d’études, statistiques, enquêtes, d’entretenir des rapports constants entres toutes les organisations similaires en France et à l’étranger. Aussi est-il paru nécessaire début 2010 de renouer avec l’OISTAT en association avec REDITEC, en ayant présent à l’esprit les interrogations citées, afin que l’action menée en France soit mieux connue et coordonnée avec celle menée sur le plan international par l’OISTAT.

 

L'UDS a organisé de nombreuses journées d'étude (sur la reconnaissance de la qualité d'auteur et d’artiste du scénographe, sur la question de la candidature unique dans les appels d’offre des concours publics d’architecture et de scénographie d’équipement, sur les contrats d'engagement, sur l'insertion professionnelle des jeunes scénographes et la création de postes d'assistants, sur la Cour d'honneur du Palais des Papes d'Avignon - rencontre qui a donné lieu à une publication et à la dernière présence française à la PQ en 2003 avec Philippe MARIOGE -, et participé à de nombreuses rencontres avec d'autres organismes à Paris, Avignon, Bruxelles, Rouen (SNMS, Syndicat  national des metteurs en scène, REDITEC, Hors les Murs, etc.). Conformément à ce qui a été à l’origine de sa fondation, l’UDS a élaboré avec le SNAC, Syndicat national des auteurs et des compositeurs, une Charte du scénographe de spectacle qui a été signée en 2004 par le Syndicat national des directeurs de théâtres privés. Avec REDITEC, l'UDS a participé très activement au ministère de l'Intérieur à la commission nationale qui a révisé de 2005 à 2007 le règlement Etablissements Recevant du Public pour ce qui concerne les salles de spectacle. Le 20 juin prochain REDITEC organise à Lille ses troisièmes Rencontres consacrées au développement durable et à la démarche environnementale. La profession est en effet confrontée à ce qui est devenu pour elle, dès aujourd'hui, une véritable problématique, un thème qui va sans nul doute dominer les débats dans les années à venir (retraitement des déchets générés par le rebut des décors, évolution du parc de projecteurs, évolution des lampes, économies d’énergies, etc.). En 2012, l’UDS et REDITEC préparent des rencontres sur le thème « De la maquette à la scène » sur la relation entre scénographie et direction technique dans la production et l’exploitation de spectacles.

 

A chaque fois l’expérience théâtrale est au cœur de la réflexion et de l’action dans le domaine de la scénographie et de ses implications techniques.

 

Le théâtre sous toutes ses formes, dramatique, lyrique, chorégraphique, musical, demeure l’activité de référence pour cet art de la scénographie qui s’est étendu à d’autres espaces et à d’autres activités. La scénographie a pris, depuis 1967 un essor particulier dans le courant d'un théâtre inspiré et dynamisé par les théâtres du monde, des conditions d'expression marginales, et une créativité exubérante. Ces expériences ont développé un savoir-faire spécifique des scénographes dans l'usage de lieux hétérogènes et une capacité de création artistique et unique pour chaque spectacle. Leurs interventions esthétiques et techniques ont ainsi fortement contribué à magnifier la dimension et l'influence du théâtre « dans les murs » et « hors les murs ».

 

A travers cette  relation privilégiée au théâtre, il s’est formé ainsi une culture de l’espace singulière par rapport à celle des architectes, des designers, des plasticiens, culture au sein de laquelle la présence vivante, la fiction et le jeu marquent leur empreinte de façon fondamentale en lien étroit avec une dramaturgie et une mise en scène. Nous sommes très attachés à cette question de la scénographie comme culture et pratique singulières de l’espace.

 

Il est compréhensible dès lors que l’on fasse appel à la scénographie et aux scénographes qui exercent dans le spectacle, dès l’instant où la mise en scène des personnes, des objets et/ou de l’espace est requise dans d’autres sphères. C’est ce phénomène que l’on désigne par l’expression d’élargissement de la scénographie. A condition que sa singularité acquise par son expérience théâtrale ne soit pas oubliée ou ignorée. Il est beaucoup moins compréhensible de voir utiliser le terme de scénographie dans des contextes où il n’y a plus de lien avec le théâtre, sous toutes ses formes, dramatique, lyrique, chorégraphique, musical, de rue, etc.

 

D’un autre côté, la gestion des espaces par les responsables techniques est particulièrement diverse, de la cage de scène traditionnelle aux espaces urbains, voire à l’utilisation de lieux pour lesquels projet scénographique et utilisation potentielle sont interdépendantes, interrogent la relation au(x) public(s) sans cesse en lien avec la réglementation et la formation des personnels chargés de la mise en œuvre de projets novateurs.

 

Alors que la Quadriennale de Prague à son origine s’est créée et développée sur ce lien crucial entre scénographie et théâtre – en se distinguant notamment des arts plastiques et des arts visuels par l’importance de la relation à la dramaturgie, à la mise en scène et au jeu des acteurs -, on peut se demander si, à travers la modification de son appellation en 2011 et la disparition de la mention de scénographie dans la traduction internationale  (« Prague Quadrennial of performance design and space »), il n’est pas en train de se produire un nouveau tournant sémantique et pratique. La manifestation Intersections semble en être un exemple significatif. Paradoxalement, sous prétexte de l’effrangement entre les arts, sous prétexte de l’évolution du théâtre sous l’influence de formes telles que l’installation ou la performance ou le « site-specific art », il semble que la scénographie perde ce qui l’a distingué initialement des arts plastiques et visuels, pour se fondre dans une notion généraliste mondiale, celle de design, qui devient floue à force de s’étendre indifféremment à toutes les langues et à tous les domaines.

 

En conclusion, l’Union des Scénographes est très heureuse de s’affilier à nouveau à l’OISTAT en association avec REDITEC afin de participer à leur place à l’histoire de cette discipline et de cet organisme, et de contribuer à de nécessaires débats et actions au sein des commissions. A l’évidence, dans le mouvement de la mondialisation au sein d’un paysage géopolitique qui n’est plus celui qui prévalait à l’issue de la seconde guerre mondiale jusqu’à la chute du Mur de Berlin en 1989, les événements mondiaux actuels, la conjoncture présente, les évolutions artistiques, technologiques, médiatiques font que le métier évolue tant sur le plan de la pédagogie, de la formation, que l’exercice même de la profession et de ses pratiques. Nous devons nous inscrire résolument dans cette mutation avec un réel sens critique, tout en préservant ce qui constitue précieusement le sens et l’origine théâtrale de la scénographie et ce qui nous relie tous, sans céder aux chimères formelles, aux modes et en luttant contre toutes les injustices sociales. Art du point de vue, la scénographie est un art politique en ce qu’elle opère sur le regard et la place du regardeur vis-à-vis de ce qui est donné à voir et à entendre : c’est dans ce sens que l’on doit garder présent à l’esprit ce travail de mise en perspective qui est le nôtre en concevant et en mettant en œuvre l’espace de représentation.

 

 

Raymond SARTI, Président de l’UDS

Au nom des membres UDS-REDITEC

 

UDS

Membres du Bureau:

PRESIDENT : Raymond SARTI raymondsarti@yahoo.fr

VICE-PRESIDENTS : Jean-Paul CHABERT, Gérard DIDIER, Gérard FRISQUE

SECRETAIRE GENERAL : Marcel FREYDEFONT freydefont.marcel@numericable.fr

TRESORIER : Philippe MARIOGE philippe.marioge@neuf.fr

TRESORIERE ADJOINTE : Magalie LOCHON

 

Membres du Conseil d’administration:

Enguerrand CHABERT, Jean-Paul CHABERT, Josette CHASSARD, Muriel DELAMOTTE, Claire DEHOVE, Gérard DIDIER, Alain DUMONT, Guy-Claude FRANÇOIS, Marcel FREYDEFONT, Gérard FRISQUE, Jean-Guy LECAT, Magalie LOCHON, Christine MAREST, Philippe MARIOGE, Danièle ROZIER, Raymond SARTI, Nicolas SIRE.

 

http://uniondesscenographes.fr.over-blog.com/

 

REDITEC

 

Composition du  Bureau

PRÉSIDENT : Régis VASSEUR president@reditec.fr

VICE-PRÉSIDENT : Daniel JAYLET

SECRÉTAIRE : Bénédicte CLERMONT secretaire@reditec.fr

SECRÉTAIRE ADJOINT : Michaël LACROIX

TRÉSORIER : François KLÈRE francois.klere@orange.fr

TRÉSORIER ADJOINT : Antonio DOS SANTOS

 

Membres du Conseil d’administration

Joseph ANDRE, Bernard BEAU, Etienne BISSON, Jean-Michel DUBOIS, Louis FAURE, Yves FAVIER

Marie-Joëlle FISET, Eric GAULUPEAU, Dominique HURTEBIZE, Régis KLEIN, Dominique LERMINIER

Daniel LEURIDAN, Jacques MICHELOU, Olivier RICHARD, Alexandre ROUBINOWITZ, Frédéric VANNIEUWENHUYSE, Jean-Marc WALTER

 

http://www.reditec.fr/

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 17:38

Parution dans LA LETTRE DU SPECTACLE n°274  I 13 mai 2011

 

LA QUINZAINE

SCÉNOGRAPHIE

Prague : la France fait à nouveau l’impasse

 

Un article de Yves Perennou

 

L’édition 2011 de la Quadriennale de la scénographie de Prague annonce un record de participation avec 62 pays représentés, mais une nouvelle fois la France n’y sera pas officiellement. Cette manifestation est organisée par le ministère de la Culture de la République tchèque et c’est également via le ministère de la culture de chaque pays ou l’antenne nationale de l’International Theatre Institute (ITI) que chaque pays est invité à présenter une exposition nationale. Depuis 1999, la France est absente de cette manifestation, ce qui désole Raymond Sarti, président de l’Union des scénographes (UDS) : «Nous avions proposé un projet mettant l’accent sur le savoir-faire tant en matière de scénographie de spectacle que d’équipements. La France a développé une compétence particulière depuis trente ans dans la scénographie d’équipements. Or le marché de la construction de salles de spectacle en France commence à se tarir. Les scénographes se retrouvent à faire de la réhabilitation. La quadriennale aurait pu être l’occasion de promouvoir cette compétence à l’international.»

 

Pourtant, la liste des pays présents à la Quadriennale comprend bien la France, mais représentée dans la section architecture par Andrew Todd dont le cabinet est à Paris. Pour l’Union des scénographes, l’absence de stand français dans la section principale s’explique par un « bug diplomatique ». Le ministère français de la Culture traîne des pieds devant la manifestation tchèque depuis 1999. Lors de la présidence tchèque de l’Union européenne, au premier semestre 2009, des contacts avaient été renoués entre le ministère tchèque de la culture et celui de Christine Albanel qui n’ont pas eu de suite, après le changement de ministre en France.

 

Beaucoup de professionnels français de la scénographie iront tout de même à Prague, du 16 au 26 juin, car l’événement permet de confronter les tendances et de participer à de nombreux colloques. En dehors de l’exposition principale, se tiendront des présentations de costumes, d’éclairage et une nouvelle proposition hors les murs, au centre de Prague, appelée Intersection. Des artistes comme Josef Nadj, Roméo Castellucci ou Anna Viebrock participent à cette installation où des pièces sont jouées dans l’intimité de boîtes blanches.

 

Cette édition 2011 marque aussi une évolution de la quadriennale que pointe Marcel Freydefont dans une tribune acerbe publiée sur le site Web de l’UDS (cf.l’article « Scenographing ») : «On voit la Quadriennale se rapprocher de l’univers de l’art plastique, explique-t-il, alors qu’à l’origine, il y avait une distinction très nette, puisque cet événement était justement issu de la biennale d’art contemporain de São Paulo». Il y a là, selon Marcel Freydefont, un risque de voir la scénographie perdre son identité, d’autant que la discipline est aussi tirée vers le bas par le monde du commerce qui a fait de la scénographie un mot à la mode pour désigner l’agencement d’espaces de vente ou de promotion de produits.  

 

Yves Pérennou

 

Les projets de l’UDS

L’Union des scénographes vient de créer une commission sur l’intégration des jeunes scénographes dans l’idée de monter un dispositif similaire à celui du Jeune Théâtre national. Le syndicat travaille également à la reconnaissance du métier et à son inscription au répertoire national des métiers. Il tisse des liens avec Reditec, l’association des responsables techniques, avec le Syndicat national des metteurs en scène et l’association des scénographes d’exposition. Il sera partie prenante d’un colloque sur l’enseignement de la scénographie en Europe avec l’École nationale des arts décoratifs les 21 et 22 octobre à Paris. L’UDS va, en outre, faire son entrée au sein de l’Organisation internationale des scénographes techniciens et architectes de théâtre (Oistat), le 17 juin à Taiwan. Un livre sur la scénographie est en préparation chez l’Entretemps. Y.P.

 

Publié in La Lettre du Spectacle n°274


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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 17:13

Lisbonne, mai 2011

Un procès inouï ramène à l'époque de la dictature salazariste ...

 

L’auteur Margarida Santos Fonseca, l’homme de théâtre Carlos Fragateiro et le scénographe José Manuel Castanheira (tous deux anciens directeurs du Théâtre National Dona Maria II à Lisbonne au Portugal)  sont accusés par les neveux de Fernando Silva Pais (1905-1981) de diffamation et d'insulte à la mémoire du défunt. La plainte a été déposée en 2008 par Carlos Alberto Silva qui demeure à Zurich, et Berta Maria Pais Ribeiro da Silva Mano qui vit au Portugal, suite à un spectacle créé au Théâtre National Dona Maria II en 2007, "A Filha Rebelde" (Une Fille rebelle). Le ministère public ne soutient pas l’accusation. Le procès a débuté le 3 mai 2011 à Lisbonne dans l’indifférence générale. Il doit reprendre le 7 juin.

 

Fernando Silva Pais a été le dernier directeur de la PIDE (Polícia Internacional e de Defesa do Estado) devenue en 1969 avec Marcelo Caetano la DGS (Direcção Geral de Segurança). La PIDE était sous Salazar (1889-1970) puis sous Caetano la police politique qui a persécuté, torturé et tué de nombreux opposants au régime. Lors de la Révolution des Oeillets en 1974, le quartier général de la PIDE-DGS fut l’un des derniers points de résistance de l’ancien régime. Fernando Silva Pais est mort en 1981, 6 mois avant l’achèvement d’un procès devant le Tribunal militaire de Lisbonne, où il a été accusé d’être notamment coresponsable sur le plan moral de l’assassinat prémédité dans un piège monté par la PIDE en Espagne en 1965 du général Humberto Delgado, opposant de Salazar

.

José Pedro Castanheira et Valdemar Cruz, journalistes à Expresso, ont écrit en 2002 un ouvrage d’investigation consacré à la fille unique de Fernando Silva Pais, A Filha Rebelde (Une Fille rebelle). Rebelle à l’idéologie de son père, Annie Silva Pais a quitté en 1965 son mari (qui était l’ambassadeur suisse à la Havane), sa famille et ses amis pour devenir un protagoniste de la révolution cubaine dirigée par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara. Notamment l’histoire dit qu’Annie Silva Pais a fait connaissance avec Che Guevara dans un bal, où ils ont dansé ensemble, scène qui a inspiré l’atmosphère générale du spectacle...

 

C’est l’écrivain Margarida Santos Fonseca (née en 1960) qui a écrit une adaptation de cet ouvrage d’investigation pour le Théâtre national. Le spectacle A Filha Rebelde a été mis en scène en 2007 par la metteuse en scène espagnole Helena Pimenta, avec l'actrice Ana Brandao, dans le rôle d'Annie Silva Pais. Un court passage de ce spectacle évoque la responsabilité de Fernando Silva Pais dans  la mort de Delgado en 1965. C’est ce passage qui est incriminé par la famille qui fait valoir que Silva Pais n’a pas été condamné pour ce crime. La famille veut aussi obtenir une condamnation criminelle de plusieurs passages du texte, celui notamment où Annie en parlant avec ses amies à Cuba dit que son père est le chef d’une police terrible qui peut torturer et tuer les gens seulement en raison de ce qu’ils pensent...

 

Alors que l’ouvrage était sorti en 2002 sans qu’aucune plainte ne soit déposée, le spectacle en 2007 a entraîné la plainte de la famille. Le théâtre est donc visé.

 

Au-delà de l’atteinte à la création artistique et à la liberté d’expression, qui sont mis en cause de façon inacceptable, ce procès relève d'une tentative de blanchir l'image de celui qui fut le chef de la PIDE à une sinistre période de l’histoire portugaise.

 

Un texte de José-Manuel Catshanheira :

Le théâtre assis au banc des accusés!

 

« Les yeux d’Helena Pimenta, aujourd'hui directrice de la Compañía Nacional de Teatro Clásico (CNTC) en Espagne, brillaient d'excitation quand, à Madrid, je lui ai demandé de mettre en scène La Fille Rebelle. Je me souviens de son enthousiasme à l’idée de pouvoir parler des atmosphères de Cuba, du Portugal de Salazar et de la Révolution du 25 avril, pacifique et tolérante.

 

Nous avons rapidement trouvé ensemble la métaphore d'une ancienne salle de bal, lieu dans lequel Annie Silva Pais a rencontré Che Guevara.

 

Les 33 scènes qui composent le spectacle ont été faites et scandées dans une chorégraphie permanente accompagnée par un orchestre cubain avec  des acteurs tels que Vitor Norte interprétant le rôle de Silva Pais, Lidia Franco pour celui d’Armanda Silva Pais, Ana Brandão pour celui Annie Silva Pais ou Rui Quintas dans le rôle de Che Guevara, qui ont dansé tous ensemble.

 

Je croyais à un délire quand m’est parvenue l’annonce d'une procédure criminelle. J'ai appelé le journaliste José Pedro Castanheira qui m’a confirmé cette information. Ainsi depuis le 3 mai 2011 nous nous sommes trouvés  là devant la cour de justice. Le théâtre assis au banc des accusés!

La plainte est fondée sur certains mots et expressions du texte à propos de Ferdinando Silva Pais (directeur de la PIDE), passages qui auraient dû être censurés selon la volonté des plaignants.

 

Je n’ai pas encore réalisé ce qui doit être jugé, si c’est le texte, le spectacle ou l'histoire.

 

Ce matin-là du 3 mai 2011, j’avais rêvé qui je trouverai à la porte du tribunal une grand agitation et une grande indignation. Mais non. Seuls certains collègues et amis sont venus. Deux journalistes. Une journée normale, banale! Et l'interrogatoire s’est poursuivi pendant six heures. Le procès a continué le 12 et le 27 mai,  et va se poursuivre le 1er et le 7 Juin. Comme si de rien n’était…

 

La censure et la peur sont quelques-unes des racines de la longue dictature au Portugal. Tant d'années. Et ce fut ainsi, comme un virus infectant les générations successives, dont on peut toujours sentir la présence.

Mais, comme ce procès, rien de tout cela ne semble susciter un quelconque intérêt. Presque tout le monde est occupé ou diverti par la télévision, les élections, le FMI ...Toutes choses importantes ... cela semble clair.

 

Et la liberté d'expression?! Qui s'en soucie? »

 

José-Manuel Castanheira

 

Pour protester contre ce procès et soutenir Margarida Santos Fonseca, Carlos Fragateiro et José Manuel Castanheira, écrire aux destinataires suivants :

 

1.

Ministra da Cultura de Portugal

Dra Gabriela Canavilhas

Ministério da Cultura

Palácio Nacional da Ajuda

1349-021 Lisboa (Portugal)

 Tel.: 213 614 500           

Fax: 213 649 872

gmc@mc.gov.pt

 

2.

Presidente da Repúblia Portuguesa

Dr Anibal Cavaco Silva

Palácio de Belém

Calçada da Ajuda, nº 11

1349-022  Lisboa (Portugal)

 site http://www.presidencia.pt/?action=3

 

3.

Presidente da Assembleia da República

Dr Jaime Gama

Palácio de S. Bento

1249-068  LISBOA

 Telefones : 213919267/8/9

 Fax : 213917434/26

Mail no site http://www.parlamento.pt/sites/PAR/PARXLEGA/Contacto/Paginas/default.aspx

 

4.

Bastonario da Ordem dos Advogados

Dr Antonio Marinho e Pinto

Largo de São Domingos, 14 - 1º

1169-60     LISBOA

1169-61    

Telefone:  218823550             

Fax:  218862403

cons.geral@cg.oa.pt

                       

5.

Presidente da Sociedade Portuguesa de Autores

Dr Jose Jorge Letria

Avenida Duque de Loulé, 31

1069 - 153  Lisboa

 +351 213 594 400            

geral@spautores.pt

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