Le 13 mai 2009, Roger Planchon est mort d'une crise cardiaque, à l'âge de 77 ans, chez lui alors qu'il donnait lecture d'une
de ses pièces. Du Théâtre de la Comédie, rue des Marroniers, près de la Place Bellecour à Lyon en 1952 jusqu'en 2009 au Théâtre Sylvia Montfort à Paris où il venait en cet avril fleuri
de jouer Amédée ou comment s'en débarrasser, toute sa vie a été consacrée au théâtre sans jamais cesser de penser et de faire pour le cinéma. De 1957 à 2002, du Théâtre de la Cité au TNP
(1971) à Villeurbanne, il n'a cessé d'être proche de son Ardèche natale, homme de terre, de terrain et de terroir. Michel Bataillon, son dramaturge, a retracé cette tenacité
de coeur battant et d'entrepreneur dans les trois volumes nourris « Un défi en province. Chronique d’une aventure théâtrale », tandis que Roger Planchon publiera ses
mémoires en 2004 chez Plon sous le titre éloquent d'«Apprentissages». Il disait avoir toujours pensé que ce qui était important, c’est ce qu'il faisait
aujourd’hui et ce qui se préparait pour demain, regardant toujours devant lui, et, comme cela, la mort, imprévisible, l'a surpris lisant encore et encore du théâtre, et sa mort a surpris,
nous laissant interdits. Nombreux sont ceux qui lui doivent de faire du théâtre et une certaine idée du théâtre, inventive, directe et populaire. Son compagnonnage avec René Allio
laissera une marque profonde, provoquant une émancipation sans égal du théâtre en France.
Les obsèques se dérouleront le 18 mai, à 10h, au Cimetière du Père-Lachaise. Sans fleurs ni couronnes. Non sans pensées.